100 STRUCTURE DE L'ALGÉRIE
Il est vrai que du Dahra il n’existe même pas un commence-
ment de carte géologique, du moins qui ait été publiée; mais je
me trouve avoir travaillé dans le pays au printemps de 1914,
j'en ai rapporté des fossiles très connus et très caractéristiques
identifiés au premier coup d’œil par M. Ficheur. Et la simplicité
de la structure aidant, je puis certainement rendre du Dahra un
compte précis et exact.
A l'ouest de Tendrara, c’est-à-dire dans la direction du
Maroc et en pays mal connu, je suis allé jusqu'aux points d’eau
de Tioudadin, Bel Riada, Haci Chguig, Haci Marroug, ce qui
signifie un rayonnement d’une centaine de kilomètres.
Tendrara (1647) ‘Tendrara
{montagne) ! (Source et poste)
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F1. 24.
Le Tendrara. C’est le point culminant (1 647 m.) de tous les hauts plateaux sur la frontière
marocaine où il se dresse. On le voit de partout dès qu’on sort de l'Atlas. C’est une butte-
témoin découpée par l’érosion dans une feuille à peine ondulée de calcaire cénomanien-
turonien. Tout autour dans un rayon considérable (60 à 80 km. au moins vers l'Ouest
et le Nord-Ouest) les conditions géographiques et géclogiques sont partout les mêmes.
Il y a donc bien plateau, dans le sens populaire et technique du mot.
Dans toute cette étendue on ne cesse d’avoir sous les pieds
la même feuille du même calcaire. Ce calcaire est blanc, très dur,
à gros rognons de silex noir (Tendrara); quand des marnes S'y
intercalent elles sont chargées de gypse. C'est le facies, classique
en Algérie, des calcaires cénomaniens et turoniens. Les fossiles
appartiennent d’ailleurs à ces étages (radiolites, nérinées). Auprès
de Tioudadin (dans la direction du djebel Lakhdar); et auprès
de Bel-Riada (direction de l’oued R'ilan) on voit ces couches
reposer en superposition tout à fait normale et tranquille sur des
grès rouges qu’on reconnaît de suite, si on les a vus ailleurs; ce
sont les grès à sphéroïdes et à dragées de l’albien. Comme d’habi-