Full text: Structure de l'Algérie

  
160 STRUCTURE DE L'ALGÉRIE 
aux portes d'Oran !. Les dimensions varient extrêmement, depuis 
des mares anonymes et insignifiantes, jusqu’à la sebkha d'Oran, 
qui a 40 kilomètres le long de son grand axe. Les modalités varient 
aussi. Entre les types nettement tranchés il y a des nuances de 
transition : marais, marigots qui font anévrisme le long d’un 
oued (l’oued el-Tine, par exemple); étendues non délimitées, sur 
lesquelles le cartographe écrit des mentions vagues, dans le genre 
de celle-ci : « partie inondée en hiver; terrains impraticables après 
les pluies ? ». 
On retrouve bien dans les autres plaines sublittorales une 
tendance à semblable régime hydrographique. La vallée du Chéliff 
a la sebkha de Bou-Zian, celle de Clinchant. La Mitidja, son cha- 
pelet de marais, parmi lesquels le lac Halloula, voisin du tombeau 
de la Chrétienne, a une sorte de célébrité littéraire 3. Mais après 
tout dans la vallée du Chéliff et la Mitidja le drainage naturel 
est à peu près organisé. Il n’est même pas ébauché dans toute 
l'étendue de ces grandes plaines oranaïses. Et je crois bien que 
cela leur fait une originalité. 
Sur cette originalité l’attention, que je sache, n’a jamais été 
attirée * Il me semble qu’on voit assez bien pourquoi. Le régime 
des bassins fermés n’a rien d’extraordinaire en Algérie, il est 
normal sur les Hauts Plateaux. Pour dénommer les cuvettes sans 
écoulement de l’Oranie, les indigènes n’ont eu qu'à emprunter 
les mots familiers de Sebkha et de Daya à l’onomastique des steppes. 
L’Oranie, il est vrai, ne fait pas partie de la steppe; elle est bien 
certainement englobée dans le Tell agricole. Pourtant elle en est 
la partie la plus sèche. Les moyennes annuelles de pluies ne laissent 
pas de doute là-dessus, non plus que l’aspect du pays : sur le pla- 
teau de Mostaganem il existe de véritables petites dunes conti- 
nentales : des plantes steppiennes comme, l’halfa descendent 
ici jusqu’au voisinage de la mer. L'existence de sebkhas et de 
dayas a donc pu paraître un autre stigmate désertique, ne. récla- 
mant point d'explication particulière. 
Si pourtant on ne veut pas se contenter d’apparences, et 
s'arrêter à une impression superficielle, il faut pousser plus loin 
l’analyse. 
1. Voir le sens de ces mots dans n°.50, p. 11, pl. V. 
2. Par exemple : N° 6, feuille Debrousseville (155). 
3. N° 43, p. 250. 
4, Voir cependant 32 bis, p. 223-231, de Martonne.
	        
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