CHAPITRE ITI
LE’ TRIAS
Sur le passé de l’Atlas saharien, l’étude: des dépôts marins,
qui conduit à l’établissement de cartes successives du bras de mer,
n’est pas la source unique de-renseignements. L’étude des dépôts
continentaux n’est pas moins importante. Il ne doit pas y avoir
beaucoup de pays au monde: où les dépôts continentaux soient
aussi abondants et aussi intéressants.
En première ligne. vient le trias.
A la fin des temps primaires et au début des secondaires, juste
avant l'établissement des conditions géosynclinales qui annoncent
l'Atlas, quand, sur l'emplacement de l’Afrique du Nord,il y avait
une pénéplaine hercynienne, que nous entrevoyons confusément
dans le passé; il est du moins parfaitement net et certain que
cette pénéplaine est restée exondée pendant des âges géologiques.
L'Algérie du bras de mer a un long. prologue d’émersion totale,
pendant lequel elle s’est couverte de dépôts continentaux.
Les plus anciens -et les moins intéressants appartiennent au
permien, dernier étage du primaire? Cet étage est représenté
en Algérie par des dépôts de faible étendue; ce sont invariable-
ment des poudingues attestant un ruissellement subaérien. On n’en
sait pas davantage. Il faut considérer surtout le trias; premier
étage du secondaire. Il est pour l'intelligence de la structure d’une
importance immense, et on. devra. y insister longuement.
Du gypse; du sel gemme; des marnes bariolées de couleurs
vives, dans les tons rouges et violets; des roches éruptives du type
ophitique. C’est une formation très constante dans sa variété
qui a fait couler beaucoup d’encre. Pendant longtemps on y a vu
une formation éruptive. Depuis 1896 on admet unanimement
l'attribution au trias '. Mais on discute encore entre géologues
1. Voir l’histoire de cette discussion dans Blayac. N° 26, p. 71 et suiv.