Full text: Structure de l'Algérie

LE 'TRIAS 53 
sur le rôle de ce trias dans la formation des nappes. C’est le terrain 
d'Algérie le plus passionnant, et si on peut dire le plus retentissant, 
On se gardera bien de suivreles géologues dans leurs discussions. 
Ce qui nous intéresse exclusivement ce sont les points sur lesquels 
ils sont tout à fait d'accord, soustraits définitivement à la con- 
troverse. 
Il est certain que ces terrains gypso-salins sont d’âge triasique. 
Ils se retrouvent avec le même facies non seulement dans tout 
l'Atlas, de la Tunisie au Maroc, mais dans l’Andalousie, le sud-est 
de l'Espagne et aux Pyrénées. Il y a donc eu pendant l’âge tria- 
sique sur l’emplacement de la Berbérie et de l'Espagne un con- 
tinent émergé, où régnaient des conditions de climat steppien ou 
désertique, parsemé de lagunes et de chotts. 
Rochers de sel. — Quoique le trias algérien conserve par- 
tout son même facies remarquablement constant, caractérisé par 
la présence des trois éléments, sel, plâtre, argile; cependant la 
proportion des trois éléments est variable. 
Quand le sel prédomine le résultat est particulièrement curieux. 
Il y a une catégorie de dépôts triasiques que les géologues ont pris 
l'habitude d’appeler rochers de sel. Ce sont, au sens littéral du mot, 
des montagnes de sel, des reliefs considérables tout en sel gemme. 
On a dressé une carte à grande échelle d’un rocher de sel, celui 
de Dijelfa (fig. 12) ‘. Il est donc possible d'indiquer les dimen- 
sions avec une grande précision. Des falaises y ont des abrupts 
qui atteignent 100 mètres, exactement de la cote 922 à la cote 1 022. 
Or, ces abrupts tout entiers, de la base au sommet, sont du sel 
gemme, en assises bien litées, sans intercalation d’argile. Comme 
on ne voit pas le substratum, l’épaisseur du sel gemme peut être 
beaucoup plus considérable. 
Il y a aussi des argiles salées très dures, maintenues par une 
armature d’infiltrations et de filonnets de sel. Dans le rocher de 
Djelfa elles sont groupées à part, elles occupent toute la partie 
méridionale du rocher, en masses puissantes, pas du tout litées. 
On peut supposer que les bancs de sel et les argiles étaient inter- 
stratifiés au moment du dépôt; cela, paraît . vraisemblable. Les 
formidables pressions, dont nous avons d’autres témoignages, 
peuvent avoir séparé mécaniquement ces. deux éléments en faisant 
fuser l’argile. Quoi qu'il en soit cette séparation est aujourd'hui 
1. N°48. 
  
  
 
	        
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