Full text: Structure de l'Algérie

66 STRUCTURE DE L'ALGÉRIE 
passé immédiat qui est très connu, très apparent, risque de nous 
voiler le passé plus lointain. 
Quaternaire. — Le quaternaire ne mérite pas en Berbérie, 
comme en Europe, le nom d'époque glaciaire. Mais cç’a été, ici 
comme là, un climat beaucoup plus humide que l’actuel. Au sud 
de l'Algérie de très grands fleuves l’Igharghar, le Tafassasset, la 
Saoura, établissaient une communication avec l'Afrique tropicale. 
Dans les bihour de l’oued R'ir et du Zab, aux portes de Biskra, 
on retrouve aujourd'hui des poissons soudanais et nilotiques, 
des chromys, et des « silures !‘ ». On les retrouve conservés par 
miracle et atrophiés dans des conditions qui attestent leur carac- 
tère de faune résiduelle. ‘Le représentant le plus miraculeux de 
cette faune résiduelle est le crocodile de l'oued Mihero, qui subsiste 
péniblement dans quelques trous d’eau des plateaux Touaregs; 
on sait qu'Erwin de Bary avait vu ses empreintes, et que le capi- 
taine Nieger, des Méharistes sahariens, en a rapporté un échantillon 
à la Faculté des Sciences d’Alger?. De pareils faits n’établissent 
pas seulement l’existence d’une communication par eau à travers 
le Sahara quaternaire; ils attestent que cette communication a 
dû se maintenir jusqu’à une époque rapprochée de nous. 
Par cette voie l'Algérie quaternaire a été peuplée d’une faune 
quaternaire, éléphants, rhinocéros, etc., que les paléontologistes 
ont étudiée, et que M. Boule appelle « Faune du Zambèze * ». 
Là-dessus d’ailleurs nous n’en sommes pas réduits au seul 
témoignage des paléontologistes. Il faut invoquer celui des gra- 
vures rupestres. Sur des parois de grès albien, dans l'Atlas saharien, 
on trouve profondément gravées des figures assez parlantes, représen- 
tant des échantillons de la «faune du Zambèze » : des éléphants, en par- 
ticulier, et de grands bufflesaux cornes immenses /bubalus antiquus*). 
Il faut aller encore plus loin et invoquer le témoignage des 
historiens. Il est bien établi que l'éléphant Carthaginois vivait 
en liberté dans ce même atlas saharien où on retrouve son effigie 
gravée. C’est là que les chasseurs venaient le capturer pour l’enrôler 
dans les armées carthaginoiïses. Il fut jusqu'à l'Empire romain la 
plus grosse pièce de la faune résiduelle *. 
No 28, p. 102. 
S2#b1S ete ter: 
. Voir la bibliographie n° 64, t. I, p. 100 et suiv. 
N0:63;:t.:1 pe 44, fig. 11. 
PINo 64, tel, p. 74et 108. 
OU CO IN 
  
 
	        
Waiting...

Note to user

Dear user,

In response to current developments in the web technology used by the Goobi viewer, the software no longer supports your browser.

Please use one of the following browsers to display this page correctly.

Thank you.