99 Prof. Charles Kopp à Neuchâtel.
elles marchaient mal et ne remplissaient plus du tout le but auquel elles
étaient destinées, de marquer l'heure d’une manière convenable.
Heureusement la pacotille tend à disparaître depuis que Mr. Ros-
kopfde la Chaux-de-fonds en 1866, a ouvert une voie nouvelle pour
la confection des montres à bon marché, appelées par lui montres
d’ouvriers et qu'il vend en gros aujourd’hui à fr. 20 la montre, boîte
en métal blanc, remontoir au pendant, le cadran couvert en verre, et à
fr. 29, la même montre à savonette. Pour établir à ces prix, une montre
solide et avec une marche convenable et suffisante pour l'usage ordinaire,
Mr. Roskopf a du simplifier autant que possible la main d'œuvre, sur-
tout en ce qui concerne le luxe et ne s’en tenir strictement qu'au ne-
cessaire c. a. d. à tout ce qui concerne les questions de solidité et de
bonne application des principes. La boîte est forte. Dans le rouage,
on a supprimé une roue, au moyen d’un changement dans le nombre
des donts employés ordinairement, la minuterie est placée sur le barillet;
il y a 6 trous à pierre. L'’echappement est fait avec soin, il est ancre,
car c'est l’échappement qui offre le plus de facilité de construction en
fabrique à cause de sa forme plate et qui donne la meilleure marche
lans des conditions de prix aussi modérées.
La montre Roskopf a été le point de départ d'une évolution heu-
reuse dans l'horlogerie à bon marché.
Il a trouvé de nombreux imitateurs, qui ont varié les genres,
modifié des détails mais qui suivent et perfectionnent la voie qi
rte, de sorte que la mauvaise montre disparait et que nous avons
aujourd'hui à offrir de bonnes montres aux prix, les plus variés, selon
les besoins de chacun.
Pendant que le mouvement commercial entrainait d'une manière
irrésistible la majeure partie de nos fabricants vers la grande produc-
tion, un certain nombre de nos horlogers, hommes à tendances élevées,
ne cherchèrent que la perfection de leurs œuvres. Leur but était de
développer de plus en plus l'horlogerie artistique et scientifique. Eux
aussi ont atteint le but.
La chronométrie est aujourd’hui une branche importante de l’hor-
logerie neuchâteloise.
Les efforts datent dé loin, car déjà en 1689, Abraham Amiet
né aux Geneveys sur Coffrane publia à Neuchâtel, un almanach sui-
vant l’ancien et le nouveau style, donnant le cours du soleil et de la
lune, pour servir à règler les horloges.
A cette époque on avait donc le sentiment que l'observation
astronomique était nécessaire pour la bonne horlogerie. (C'est avec des
cadrans solaires, qu'on règlait autrefois les montres. Nous possédons sur
lusieurs de nos édifices, de grands cadrans solaires, à plaque percée, avec
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a meridienne du temps moyen, construits il y a une centaine d'années.