CHAPITRE V.
Les écoles d'horlogerie.
Le but de nos écoles d'horlogerie est de fournir aux jeunes gens
qui désirent se vouer à notre industrie, les moyens de faire un appren-
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lissage d'après les principes et les méthodes les plus avancés, pour en
faire des horlogers intelligents et habiles. C'est dans le canton de Neu-
châtel que l’idée de ces écoles a germé. Vers 1820 Mr. Olivier Quar-
tier et D. H. Grandjean ont developpé à différentes reprises, l’obliga-
tion pour les apprentis de faire des études théoriques à coté de l’ap-
prentissage pratique.
Mr. Olivier Quartier des Brenets est l'inventeur d’une machine
à tailler et à arroudir, et de ressorts spiraux qui lui ont valu en 1882
et 1836, deux médailles d'or offertes par la société d'émulation patrio-
tique de Neuchâtel.
Tissot Daguet du Locle réclama l’enseignement des mathéma-
tiques et de la mécanique dans les écoles. Ces vœux restèrent stériles.
C'est Genève qui a fondé la première école d’horlogerie en 1895.
Le fait ne passa pas inaperçu à Neuchâtel. Mr. de Joannis, professeur
à l’academie, fit des propositions pour développer l'instruction de nos
horlogers et engagea Mr. Besson élève de l’école polytechnique de France
d'ouvrir en 1828 des cours, à la Chaux-de-fonds et au Locle, de géomé-
trie et de mécanique appliqués aux arts analogues à ceux que Charles
Dupin avait créés au conservatoire des arts et métiers à Paris, en 18925
et 1826, et qui ont été reproduits avec tant de succès à Metz, Clermont
et Lyon. William Dubois était l'un des élèves de Besson ainsique
Mr. Louis Richard, Mr. Charles Aimé Ville, auteur d'un traité sur les
engrenages el les échappements, et Mr, Sylvain Mairet membre de la
commission de l'observatoire de Neuchâtel.
Mr. Mairet est connu dans le monde entier et surtout en Angle-
terre par ses remarquables chronomètres de poche et pièces compliquées,
montres à répétition à secondes indépendantes, à réveil et quantièmes.
Mais ces tendances ne furent pas soutenues et à Genève même
l’école déclina.
En 1838, Genève s'inquiéta de la préponderance que l'horlogerie
neuchâteloise prenait dans la montre courante et on donna aux écoles
une impulsion nouvelle. Ce qui ne passa pas inapereu chez nous. Mr.
Agassiz proposa de nouveau en 1839, la formation de bibliothéques,
musées et écoles d'horlogerie.