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10 Théodore de Saussure à Genève. 
est certainement plus sensible aujourd'hui qu'il ne l’a jamais été. Les 
partisans du réalisme et de tout ce qui constitue la peinture dans ce 
moment en vogue me paraissent trop intolérants. Dans un siècle: qui 
se pique de ne violenter aucune croyance, on ne devrait rien condamner 
sauf le laid et l’absurde. 
Ï y aurait là-dessus de longues théories à développer. Je ne 
veux pas m'y lancer plus avant. 
Je n’ai cru devoir énoncer ces quel- 
ques idées que pour montrer combien il est difficile de juger même la 
peinture, qui est pourtant de toutes les branches de l’art celle qui peut 
le mieux être appréciée par des contemporains. 
Comme je l'ai dit tout à l'heure, c'est l'influence française qui se 
fait sentir presque partout en peinture. 
Malgré donc le classement de 
l'exposition par nationalité, ce ne sont plus des écoles qu'il s'agit de 
comparer entre elles, mais la somme de talents individuels que chaque 
État à pu mettre en ligne. 
que certains pays ont 
beaucoup gagné en adoptant les errements français. L'Italie par exemple 
est sortie des froides données académiques qui l'ont poussée pendant 
quelque temps à produire beaucoup de peinture peut-être sans défauts, 
mais aussi sans qualités. 
Inutile de parler des grands pays du centre de l'Europe qui riva- 
lisent entre eux par leurs belles et grandes productions. 
La Belgique brille toujours à un rang très-élevé parmi les petits 
États. 
L'Espagne possède, comme on le sait, des peintres de grand talent, 
mais la situation politique de ce pays ne lui a permis d'envoyer que 
fort peu de chose à l'exposition. 
Les pays scandinaves nous montrent des tableaux peu nombreux, 
mais dont quelques-uns ont des mérites très-réels. 
La Grèce s'est présentée à l'exposition avec quelques très-bons 
tableaux. 
L'Amérique n'a à peu près rien envoyé. 
passe à la Suisse, dont j'ai 
Sans m'arrêter à 
plus particulièrement à apprécier l'exposition. 
Les deux salles où sont 
exposés les tableaux de notre pays sont très-intéressantes à plusieurs 
points de vue. Cette exposition 
a certainement été remarquée el nul 
doute qu'elle ne puisse lutter avec avantage avec celle de plusieurs 
petits États. 
Malheureusement j'ai pu moins que tout autre, comme on le com- 
prendra, me rendre compte de ce qu'en pensaient réellement les hommes 
compétents qui l'ont visitée. 
vant moi qu’ils énonçaient leurs observations. 
Il est incontestable que 
‘ils avaient à critiquer, ce n’est pas de- 
a Suisse possède quelques peintres de 
premier rang et qui ont une réputation européenne. À côté d'eux nous 
en possédons plusieurs qui marchent brillamment dans la carrière ef 
      
    
    
  
  
  
   
  
  
  
   
  
    
    
  
    
  
  
   
   
  
  
  
  
    
    
    
  
  
   
   
  
   
  
  
  
  
  
   
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