12 Théodore de Saussnre à Geneve.
Il a déjà beaucoup été discuté là-dessus sans qu'on soit jamais
arrivé à une solution. CGette solution, que d’autres n'ont pas su trouver,
je ne prétends pas la donner. Je dirai seulement que, si l’État ou les
associations veulent encourager ou développer les beaux-arts, il ne faut
pas de demi-mesures. Les demi-mesures, les encouragements insigni-
fiants ne profitent qu'aux médiocrités, c’est-à-dire justement à ceux qu'il
ne faudrait pas encourager. Mieux vaut encore laisser les artistes en face
de la libre concurrence qui choisit toujours bien et fait triompher le
véritable talent.
On ne devrait jamais acquérir pour nos musées que des œuvres
d'un mérite incontestable. Les sommes que l’on dissémine en petits
achats devraient être accumulées pour faire exécuter de grandes œuvres,
comme par exemple des fresques dans nos salles de conseils.
L'enseignement du dessin a fait beaucoup de progrès chez nous,
il est devenu plus sérieux qu'il ne l'était précédemment. Il faudrait
s’efforcer de le pousser toujours plus dans ce sens, en évitant toutefois
de le. laisser devenir trop systématique, ce qui risquerait de rebuter les
élèves. Enfin les associations artistiques pourraient faire ce que faisaient
autrefois les souverains et ce que font encore quelques gouvernements:
subventionner les jeunes gens qui manifestent des talents remarquables pour
leur permettre d’aller se perfectionner dans de grands centres artistiques.
SECTION IV.
Arts graphiques.
Les arts graphiques sont peu représentés à l'Exposition et cela
pour une raison particulière à notre époque. La photographie a tué la
gravure de second ou troisième ordre. Il ny a plus que les graveurs
de beaucoup de talent qui puissent subsister et le nombre en est natu-
rellement restreint dans tous les pays. On a pu craindre un moment
que la photographie fit complétement disparaître la gravure. (Cette
crainte ne s'est point réalisée. L'influence de la photographie a peut-
être été heureuse ‘pour la gravure. Elle à fait disparaître toutes les
mauvaises estampes qui faussaient le goût du public, elle à débarrassé le
terrain des médiocrités et forcé les hommes de talent à user de toutes
leurs ressources pour produire des œuvres serieuses. On dirait même
qu'un nouvel élan a été imprimé aux arts graphiques. L'exposition nous
montre en effet que dans plusieurs pays il s’est formé des sociétés de
gravure qui font travailler et encouragent les artistes les plus renommés.
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