VHI AYANT-PROPOS.
j'ai à raconter l’histoire dépassent déjà toutes les prévisions et
toutes les espérances ee
Voici d’abord ce que c’est que le télégraphe électrique ,
réduit à son dernier degré de simplicité. Une double bobine,
recouverte d’un fil très fin, et dont la longueur est propor-
tionnée à la distance que les dépêches doivent parcourir,
armée d’un petit morceau de fer doux ou non trempé, se
meut circulairement au-dessus d’un aimant permanent, et
devient la source d’un courant électro-magnétique. Un
cadran , placé sur cette bobine, porte les lettres ou les s1-
gnaux conventionnels quelconques ; opérateur amène avec
le doigt, devant une pointe fixe, la lettre ou le signal qu'il
veut montrer à distance. Aussitôt, et ayec une vitesse qui
ferait faire à un mobile trois fois le tour du monde dans une
seconde , ce signe est reproduit sur les deux cadrans indica-
teurs de la station de départ et de la station d’arrivée, quel-
que distantes qu’elles soient. Voilà toute la manœuvre : un en-
fant, un ouvrier peu intelligent peuvent l’exécuter, et la
dépêche, courte ou étendue , sera transmise dans un inter-
valle de temps que l’on peut comparer à celui qui serait né-
cessaire pour l’épeler ou l écrire à la main en caractères un
peu gros.
La télégraphie élec tique est en Angleterre un fait déjà
accompli; elle est réalisée sur toutes les grandes lignes de
chemins de fer. Elle s’étend de Douvres à durs et s’il
plaît au gouvernement français elle s’élancera jusqu’à Paris.
De oidiés à Édimbourg, il y a plus de 250 milles anglais ;
les dépèches télégraphiques parcourent d’un seul bond cette
distance , nuit et jour, avec une rapidité et une régularité
dont on ne peut pas même se faire une idée.
L'un des appareils de transmission est exclusivement
réservé au gouvernement; les autres sont abandonnés au
public. Fai parcouru les registres des dépêches avec un vif
sentiment d’admiration. Les résultats obtenus sont vraiment
miraculeux.