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que M. Pouillet a emplové récemment. N'ayant pas eu alors à ma l
disposition un galvanomètre assez sensible, et ayant calculé qu'un j
courant faible et de petite durée pourrait bien traverser le fil con- £
ducteur sans que le mouvement imprimé à l'aiguille fût appré-
ciable, je me suis contenté de l'apparition de l’étincelle pour con- €
stater l'existence du courant. Le résultat de mes expériences fut que 1
la vitesse de l'électricité voltaïque n’est pas moindre de 1,260,000 £
pieds par seconde. Néanmoins, la limite de cette vitesse n’a pas (
encore été atteinte par mes expériences. 9
» Il y a environ deux ans que je me suis servi, pour des essais €
télégraphiques, d’un appareil de construction particulière , que j'ap- s
pelle télégraphe acoustique à cause du son continu qui s’y produit s
par des courants interrompus jusqu’à cent cinquante et deux cents €
fois par seconde. Ce télégraphe , transmettant ce son à une distance j
de 25 kilomètres ou à travers un circuit d'à peu près 50 kilomètres 6
(50 verstes), on peut conclure, conformément aux vues adoptées s
généralement, que la vitesse de l'électricité n’est pas moins de €
7,500 ou 10,000 kilomètres par seconde, ou, si l’on veut, de
20,000 kilomètres, vu que le courant se forme et disparait deux cents ]
fois par seconde, comme je l'ai annoncé dans un discours public |
tenu au commencement de l'année dernière et imprimé dans le (
Recueil des actes de l’Académie. Ce dernier mode d’expérimenta- :
tion pourra servir en même temps pour décider cette question. La s
limite de la vitesse dépend-elle de la longueur absolue du conduc-
teur ou seulement de sa résistance?
» Pour éviter tout malentendu, j'ajoute que ma réclamation ne
se rapporte aucunement à l'application que M. Pouillet propose de
faire du galvanomètre , considéré comme pendule balistique, pour
mesurer des intervalles de temps extrêmement courts, ete. Je ne
puis m'empêcher de faire remarquer que cette proposition , quelque {
spirituelle qu’elle soit, ne pourra pas lutter avantageusement avec (
l’ingénieux appareil électro-balistique de notre savant officier d’ar- e
tillerie, M. de Konstantinoff. » {
En communiquant cette réclamation à l'Académie, M. Arago fit ]
remarquer que la dernière phrase de la lettre de M. Jacobi confir- C
mait parfaitement ce que M. Bréguet avait dit de ses rapports avec 1
pre
M. le capitaine de Konstantinoff, Toute discussion de priorité sur