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etdes lois générales qu’il établit dans son beau mémoire , la solution
immédiate des questions que soulève la transmission des courants
dans la télégraphie électrique. J'aurais voulu qu’il indiquât en quel-
ques lignes comment il résout ce grand problème : étant donnée la
distance que les dépêches télégraphiques doivent parcourir, comment
déterminer, & priori , la grosseur du fil à employer et l'intensité de
la source électrique, c’est-à-dire les dimensions et les conditions
essentielles de la pile ou de l'appareil électro-magnétique? Je pour-
rais bien essayer d'extraire moi-même cette solution des principes
posés par l’illustre professeur, mais mon travail serait nécessaire-
ment imparfait ; j'aime mieux devoir ce complément nécessaire à
l'amitié de M. Wheatstone, qui ne me le refusera pas ; je le joindrai
à la partie descriptive de ce mémoire. Je ne puis qu'indiquer iei
d’une manière générale la marche à suivre. On peut se donner, à
Priort, la grosseur du fil; de son diamètre et de sa nature on dé-
duira sa conductibilité ; cette seconde quantité connue, jointe à la
distance qui sépare les deux stations , ou à la longueur totale du fil,
détermine la résistance absolue qu'il opposera à la transmission du
courant ; cette résistance est donnée par un nombre, et pourra se
reporter sur le rhéostat ou être évaluée par un certaine longueur de
fil très fin sur lequel on pourra expérimenter. Il ne restera plus
qu’à modifier les dimensions et le nombre des éléments de la pile,
ou la longueur et le diamètre du fil d'induction de la bobine sur la-
quelle se développe le courant éleetro-magnétique , jusqu’à ce que le
courant obtenu par l’un ou l’autre de ces deux appareils surmonte
la résistance du fil fin, et produise, après l'avoir surmonté, les effets
d'aimantation qui sont nécessaires aux deux stations pour faire ap-
paraitre les signaux. Quand cet effet se sera produit à travers le fil
fin, on sera assuré qu’il se produira à travers la longueur de gros fil
qui doit joindre les deux stations extrêmes de la ligne télégraphique.
Par des expériences de ce genre, M. Wheatstone avait conquis le
droit d'affirmer, même avant l'expérience , que l'on pourrait faire
Parcourir aux signaux une distance de plus de 140 lieues de
France , ete., etc.
Qu'on me permette encore d'énoncer ici un grand enseignement
que j'ai puisé dans mes rapides conversations avec M. W heatstone ;
ce sera une preuve de plus de cette vérité trop méconnue qu'il est
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