Full text: Traite de télégraphie électrique

    
  
  
  
  
14 TÉLÉGRAPHIE 
jours à l'extrémité par laquelle entre le courant, ou bien à l'extrémité 
positive du fil; dans l'hélice sinistrorsum, au contraire, c’est le 
pôle austral de l’aiguille qui se trouve à l'extrémité positive. 
Lorsqu'on met à la suite l’une de l’autre plusieurs hélices de sens 
contraire, l'aiguille offre alors dans son magnétisme un point 
conséquent ou neutre, à la jonction des deux hélices : ainsi chacune 
d'elles agit encore comme si elle était seule. Quand l'aiguille placée 
dans l'hélice est d’acier, son aimantation persiste, elle devient réel- 
lement une aiguille aimantée ordinaire. Elle n'aurait été aimantée 
que temporairement si elle avait été en fer, son aimantation aurait 
cessé immédiatement avec la rupture du courant. 
Le fait de l’aimantation au moyen de la pile était plus important 
encore et plus riche d’avenir que le fait de déviation observé par 
OErsted. Joint au principe du multiplicateur de Schweiger, il four- 
nissait le moyen de transformer le fer doux en aimants d’une très 
grande puissance , aimants d'autant plus avantageux que, ne tirant 
leur force que de la présence du courant, ils peuvent se faire et se 
défaire en un instant autant de fois que l'on veut, puisqu'il suffit 
pour cela de fermer le courant ou de le rompre. Ces aimants artificiels 
s’appelèrent é/ectro-aimants. Xs se composent en général d’un fer à 
cheval dont les deux branches sont enveloppées d’un très long fil 
de cuivre recouvert de soie, enroulé comme dans le multiplicateur. 
Il paraitrait que M. Sturgeon aurait eu le premier l’idée de ces puis- 
sants électro-aimants. Celui de M. Pouillet, construit en 1831, por- 
tait aisément plus de mille kilogrammes quand le courant était 
produit par une pile de vingt-quatre couples. M. Henry, aux États- 
Unis, et M. Robert, à Manchester, ont obtenu des résultats vérita- 
blement incroyables : des électro-aimants temporaires supportèrent 
un poids de plusieurs tonneaux. Nous verrons tout-à-l’heure le 
parti que l'on a tiré de cette découverte dans la télégraphie élec- 
trique. 
En 1831, M. Faraday fit faire de son côté à la science un pas de 
géant en découvrant les phénomènes d’induction. Il démontra que 
lorsqu'un circuit conducteur fermé commence à recevoir dans quel- 
ques uns de ses points l'action d'un courant donné, il est tra- 
versé par un courant inverse ; que lorsqu'il cesse de recevoir cette 
action, il est traversé par un courant direct; enfin que pendant qu'il 
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
   
  
  
  
  
  
  
    
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