TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
A côté de la lettre de Diderot vient naturellement se
placer un document curieux publié par M. Gerspach (1).
— En 1802, le sieur Jean Alexandre proposait au gou-
vernement français un nouveau moyen de communica-
tion qu'il appelait {élégraphe intime. 1 disait pouvoir
transmettre instantanément une dépêche à une distance
de cinq ou six lieues, au moyen de deux cadrans sur les- .
quels étaient gravées toutes les lettres de l’alphabet. La
transmission devait s’opérer de nuit comme de jour, par
les temps de brouillard et de pluie comme par les temps
secs ; le passage d’une rivière n’était pas un obstacle de
nature à gêner l'opération. — Dans un rapport adressé
au ministre de l’intérieur, le préfet de la Vienne com-
parait le cadran d'Alexandre à celui qu'il avait vu
lui-même chez Comus, et rendait compte des résultats
très satisfaisants d’une série d'expériences exécutées sous
ses yeux et sur une distance de 15 mètres. — Dans le
courant de la même année, Alexandre opéra, avec le
même succès et dans les mêmes conditions, en présence
du préfet d’Indre-et-Loire et des principales autorités dela
ville de Tours. — Alexandre est mort sans faire connaître
son secret; mais, en rapprochant les relations de ses
expériences du rapport adressé à ce sujet par Delambre
au premier consul, on demeure convaincu que le-éélé-
graphe intime marchait à l’aide de l'électricité, et l’on
ne peut s'empêcher d'être frappé des analogies qui exis-
tent entre ce système de communication et les appareils
à cadran de la télégraphie électrique.
(4) Annales lélégraphiques, 1859, t. IT, p. 188.