PERTURBATIONS. 255
la tension latérale du courant, la déperdition d'électricité
éprouvée par une surface métallique d’une telle étendue
exposée au libre contact de l'atmosphère ne peut pas être
négligeable, même par les temps secs. Dans les temps hu-
mides, et surtout pendant et à la suite des fortes pluies,
l'air devient plus conducteur, des couches d’eau restent
adhérentes aux poteaux et aux supports de porcelaine,
et les pertes éprouvées par les fils télégraphiques doivent
nécessairement devenir plus considérables. Sur une longue
ligne, l'intensité du courant doit donc aller s’affaiblis-
sant à mesure qu'on s'éloigne du point de départ, et cet
affaiblissement doit être plus considérable par les temps
humides que par les temps secs.
Les recherches entreprises en 1845 par M. Bréguet (1),
sur la ligne de Paris à Rouen, ne laissent aucun doute sur
la réalité de ces déperditions d'électricité, et en montrent
toute l'importance. La communication était établie entre
ces deux stations extrêmes par un fil de fer de 4 millimè-
tres de diamètre et de 137 kilomètres de longueur ; le
circuit était complété par la terre. Le courant partait
tantôt de Paris, tantôt de Rouen ; dans l’un et l’autre cas,
il était mesuré au point de départ et au point d’arrivée au
moyen de deux boussoles des sinus bien comparées.
Pour le courant parti de Paris, le rapport moyen des
intensités au point de départ et au point d’arrivée était :
1° Pour les jours de beau temps...,...... ot 00,487
2° Pour les jours de pluie........ se... 2 119
(1) Comples rendus de l'Académie des sciences, 1845, t. XXI,
p. 760,