PERTURBATIONS. 273
ception. Du reste, cette dérivation, par cela même qu'elle
est très rapprochée de la pile et qu’elle oppose une grande
résistance, n’affaiblit pas beaucoup le courant de la ligne
et lui laisse une intensité suffisante.
Mais la décharge d'un fil télégraphique n'est jamais
instantanée : l'électricité, dont la tension va s’affaiblissant,
s'écoule lentement, et ne passe pas tout entière par les
voies collatérales qui lui sont offertes. Aussi les disposi-
tions précédentes sont généralement insuffisantes, même
sur les longues lignes aériennes, pour annuler l’action des
courants de retour sur le récepteur du poste qui expédie.
Le seul moyen de se mettre complétement à l'abri de
leurs effets, est de proportionner la rapidité dela trans-
mission à l'étendue et à la nature de la ligne télégra-
phique. Nous renvoyons à l’article suivant l'examen de
cette dernière et importante question.
Nousavonssupposé que, quand le manipulateur du poste
de départ X passe dela position d'émission à la position de
réception, aucune force électro-motrice n’agit plus sur le
fil de ligne ; les choses ne se passent pas réellement ainsi.
Au moment où l'émission est interrompue au poste X, le
courant qui traverse les bobines de l’électro-aimant du
récepteur du poste d'arrivée X’ s’affaiblit très rapidement ;
il se développe donc dans ces bobines un extra-courant
direct dont la force électro-motrice agit dans 1e même
sens que celle de la pile, prolonge ses eflets après la rup-
ture du circuit et pousse l'électricité de X en X’. Il en ré-
sulte qu'au moment où le manipulateur du poste X atteint
le bouton de réception, le mouvement électrique qui s’éta-