28/ CORRESPONDANCE TÉLÉGRAPHIQUE.
consacré à l’étude des rapports qui existent entre les lois
de la propagation des courants et la télégraphie électri-
que, nous nous appuierons sur les considérations déve-
loppées dans la note À, et sur les résultats des recherches
expérimentales de M. Guillemin.
Au moment où, dans le poste de départ, la ligne est
mise en communication avec le pôle positif de la pile,
l'électricité se répand de proche en proche sur le fil con -
ducteur et l’envahit tout entier. Les tensions des diverses
tranches du fil de ligne augmentent graduellement jus-
qu'à ce qu'elles aient atteint un état stationnaire qui dé-
pend à la fois de la tension de la pile, du degré d’humi-
dité de l'atmosphère, de la longueur et de l'isolement de
la ligne ; l'intensité du flux électrique éprouve des varia-
tions correspondantes dans les diverses sections du con-
ducteur. — Cette première période de la propagation
correspond à l’éfaf variable (1) des tensions et du courant:
sa durée est toujours très courte sur les lignes aériennes.
Elle est remplacée par l’éfat permanent, pendant lequel
la distribution des tensions électriques et l'intensité du
courant transmis n'éprouvent plus queune variation,
Dès 1827, dans sa Théorie mathématique des courants
électriques, Ohm (2) avait calculé les lois de la distribu-
tion des tensions pendant cette période de l’état variable.
Ï résulte de sa formule générale que l'accroissement des
tensions suit une marche asymptotique, et que l’état per-
(4) Dans la note A {article IT) nous avons exposé en détail les lois
de cet état variable, et donné l'expression générale de sa durée.
(2) Théorie mathématique des courants électriques, par G,-S. Ohm,
traduction de J.-M. Gaugain. Paris, 1860, p. 120 et suiv,