288 CORRESPONDANCE TÉLÉGRAPHIQUE.
entrer en jeu que vers le moment où l’état permanent
s'établit; dès lors toute émission de courant s'accompagne
nécessairement d’un temps perdu correspondant sensible-
ment à toute la durée de l'état variable, et qui limite la
distance à laquelle doit s'étendre la correspondance di-
recte.
Nous avons déjà dit que, quand la perte par l'air est
appréciable, la durée de l’état variable reste indépendante
de la tension de la source. Mais quelle est l'influence de
la perte par l’air sur le temps qui s'écoule entre la fer-
meture du circuit et l'établissement de l’état permanent?
Cette importante question n’a pas encore été soumise à
une étude expérimentale suffisamment approfondie. A
défaut d'expériences directes, ia théorie générale de Ohm,
dont l'exactitude a été vérifiée sur tous les autres points,
fournit des données précieuses. Ses formules indiquent
nettement que, sous l'influence de la perte par l'air, la
durée de l’état variable diminue; plus l'atmosphère es
conductrice, plus est court le temps qui s'écoule entre
l'instant de la fermeture du circuit et le moment de l'éta-
blissement de l’état permanent.
De son côté, M. Guillemin a étudié les lois de l’état va-
riable du courant électrique sur des fils télégraphiques de
cing à six cents kilomètres de longueur. Nous savons que
les fils de ligne, supportés sur leurs poteaux, ne sont ja-
mais complétement isolés du sol; d’un autre côté, dans
quelques conditions que l'on opère, l’action de l’air ne
peut jamais être considérée comme négligeable sur des
circuits d’une telle longueur, ni même comme uniforme
dans toute l'étendue de ces conducteurs télégraphiques.