292 CORRESPONDANCE TÉLÉGRAPHIQUE.
facilement. Au moment où le contact s'établit, le flux est
très intense, parce qu'il n'existe sur le fil aucune tension
qui lui fasse obstacle; mais, à mesure que le conducteur
se charge, la différence des tensions des extrémités du
circuit de dérivation devient plus faible, et l'intensité
du flux doit nécessairement diminuer.
M. Guillemin a donc mesuré le temps qui s’écoule entre
la fermeture du circuit électro-dynamique et le moment
où le courant atteint une intensité sensiblement constante
et indépendante de la durée du contact du fil et de la pile.
Comme pouvaient le faire prévoir les lois de la propa-
gation de l'électricité, ce temps est le même pour les
deux extrémités, et, par suite, pour un point quelconque
de la ligne.
A mesure que le ressort de contact avance de la partie
étroite à la partie large de la lame triangulaire, les varia-
tions du courant, d’abord très fortes, diminuent graduel-
lement, et deviennent extrémement faibles dans le voisi-
nage de la position du ressort correspondante à l'intensité
constante.
Sur une ligne de 570 à 580 kilomètres de longueur,
dans de bonnes conditions d'isolement, avec un fil direct,
le courant étant fourni par une pile de Bunsen de 60 à
80 éléments, le temps étant compté en secondes, il s'écoule
de 0/,0150 à 0/,0180 entre l'instant de la fermeture-du
circuit et le moment où l'intensité du flux d'électricité est
sensiblement constante.
Sur les lignes télégraphiques, le temps nécessaire pour
que l'intensité du courant électrique devienne sensible-
ment constante augmente plus vite que la simple lon-