310 CORRESPONDANCE TÉLÉGRAPHIQUE.
possibles, ou du moins extrêmement rares, ces pertes
excessives par dérivation et ces dérangements connus sous
la dénomination de mélange des fils, qui, par les temps
très humides, pendant les brumes et les brouillards. et
surtout à la suite des fortes pluies, viennent encore trop
souvent gêner la correspondance. Un plus grand espace-
ment des fils d’une même ligne amoindrirait les effets des
actions réciproques d’induction des fils suspendus aux
mêmes poteaux, et contribuerait à l'amélioration des con-
ditions de transmission.
L’alphabet du télégraphe Morse ne comprend que deux
signaux élémentaires : le point et le trait. Il en résulte
que chaque lettre, chaque chiffre, chaque signe de ponc-
tuation se compose en moyenne de trois, cinq ou six
signaux élémentaires, et exige, pour être transmis, un
même nombre d'émissions de courant. Or nous avons vu
plus haut que chaque émission nouvelle de courant in-
troduit un temps perdu dans la transmission, et que, par
suite, la multiplication de ces émissions est une cause
puissante de ralentissement de la correspondance. Il ÿ
aurait donc, sous le rapport de la rapidité, un grand
avantage à augmenter le nombre des signaux élémen-
taires de l’alphabet: toute introduction d’un nouveau
signal dans l'écriture télégraphique aurait, en effet, pour
résultat évident de diminuer le nombre d'émissions de
courant nécessaire à la reproduction d’une dépêche. Tant
que la transmission à la main sera exclusivemennt main-
tenue, il est impossible de songer à une semblable ré-
forme de l'alphabet généralement adopté. On comprend
bien, en effet, que les employés, n’ayant à reproduire que