36 LIGNE TÉLÉGRAPHIQUE.
s
retour, destiné à ramener le courant du récepteur du
second poste au pôle négatif de la pile du premier. En
1837, M. Steinheil montra que ce fil de retour peut être
remplacé avec avantage par la terre (1). A cette époque,
il établit à Munich un télégraphe électrique entre son
observatoire, à la Lerchenstrasse, et l'observatoire royal,
à Bogenhausen : la distance de ces deux stations extrêmes
est de 13 kilomètres. La communication était établie par
un seul fil métallique; une extrémité de ce fil était fixée à
l’un des pôles de l’électromoteur; l’autre extrémité du fil
et le second pôle de l’électromoteur étaient en commu
nication avec deux plaques de cuivre enfoncées en terre.
« Quoique la terre ne soit que peu douée de la faculté
» conductrice en comparaison de celle des métaux, dit
» M. Steinheïil, le courant galvanique traverse la dis-
» tance dont il vient d’être parlé avec une résistance
» d'autant plus petite qu’on augmente davantage la sur-
» face des plaques enterrées. »
Depuis cette époque, cette question a été étudiée par
MM. Cooke, Bain, Matteucci, Magrini, Bréguet, etc., etc.
Les résultats de toutes ces recherches montrent que la
résistance (le la terre est très faible, et que, sur les longues
lignes télégraphiques, il y a grand avantage à suivre la
méthode de M. Steinheil.
Les propriétés bien connues des piles voltaïques four -
nissent une explication simple et complète du rôle de la
terre dans cette circonstance. — Supposons une pile ou-
verte et esolée; pour que l’équilibre existe, les tensions de
(1) Comptes rendus de l'Acad, des sciences, 1838, t. VII, p. 590.