PARATONNERRES. 83
télégraphiques hors de service. — Les aiguilles des bous-
soles peuvent perdre subitement leur aimantation. —
Dans certaines circonstances, les fils intérieurs du poste
et ceux des électro-aimants sont échauffés jusqu’au rouge
par le passage de ces courants accidentels ; les barreaux
de fer des électro-aimants sont fortement aimantés, et
conservent une aimantation assez intense pour qu'on soit
obligé de les remplacer.
Les accidents peuvent être poussés encore plus loin.
Dans l’intérieur d’un poste, de fortes étincelles éclatent
entre des pièces métalliques placées à distance, les fils de
communication et les fils des électro-aimants sont fondus
et projetés au loin avec grand bruit, tous les appareils
sont mis hors de service; la sûreté des employés est com-
promise. Un effet de ce genre a été observé en mai 1846,
pendant un violent orage et au moment de l’apparition
d’un éclair, dans le poste du Vésinet, au bas du chemin
atmosphérique de Saint-Germain.
Plusieurs moyens ont été proposés pour préserver les
appareils des atteintes de ces courants accidentels. Sur
quelques lignes étrangères, on a armé les poteaux de la
ligne de tiges métalliques terminées en pointe et reliées
au sol par des conducteurs. Ces paratonnerres ont l’in-
convénient très grave de favoriser les pertes de courant
pendant les temps pluvieux. Nous ferons remarquer en
outre que, très efficaces pour protéger les poteaux, ces
tiges métalliques, isolées des fils conducteurs, ne les
mettent pas à l'abri des coups de foudre, et ne préservent
pas les postes des avaries déterminées par le passage de
courants très intenses.