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qu'une condition soit remplie. Cette condition, c’est que le
courant de la pile de chaque station dans le télégraphe de la
même station, quand il circule dans le circuit dérivateur,
ne soit pas assez intense à lui seul pour faire marcher le té-
légraphe; car, si cela était le cas, l'un des télégraphes
pourrait marcher sans l’autre, puisque la rupture du circuit
à l’une des stations n'entrainerait plus la rupture du circuit
à l’autre station. Au reste, cette condition pourra toujours
être facilement remplie, en donnant une tension suffisante
aux ressorts de rappel des deux appareils.
Admettons maintenant que le courant des deux piles
dans le circuit télégraphique soit déja, à lui seul, capable
de faire fonctionner les appareils; alors l'établissement des
circuits dérivateurs les fera évidemment marcher plus vite.
Admettons encore que les circuits dérivateurs, ou bien ne
soient pas d’égale résistance, ou bien qu'ils ne soient pas
disposés symétriquement, ou que même il n’y en ait qu'un
seul à l’une des extrémités de la ligne; en ce cas, l'intensité
du courant dans les deux appareils ne sera plus la même;
elle sera augmentée dans l'appareil auquel correspondra le
circuit dérivateur de moindre résistance» ou le seul: circuit
pareil existant, et elle sera moins augmentée ou diminuée
dans l’autre appareil. Néanmoins on comprend, d’après
tout ce qui a précédé, que les télégraphes marcheront en-
semble, et cela avec une vitesse qui, en ce cas encore,
pourra excéder de beaucoup celle qu’on aurait obtenue sans
circuit dérivateur. L'accord des appareils aura, il est vrai,
une limite, la même qui a été indiquée plus haut, au delà
de laquelle l’un deux refusera le service; mais il sera facile
de rétablir l'accord en réglant convenablement la tension
des ressorts.
Appliquons ces principes à ce qui se passe en réalité sur
les lignes télégraphiques. Tout ce qui vient d’être dit des
circuits dérivateurs artificiels s'applique également bien à
ceux qui, sur les lignes télégraphiques, résultent de l’isole-