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avec la vitesse et la régularité convenables, et comment il
est sûr d'arrêter l'aiguille de l’autre station, c’est-à-dire de
Paris, très exactement sur les lettres qu’il veut signaler.
Il a pour cela un interrupteur, c'est-à-dire une roue ayant
par exemple soixante centimètres de circonférence et divisée
en soixante parties égales; ces divisions, formant une sur-
face cylindrique sur la périphérie de la roue, sont alterna-
tivement de métal et d'ivoire, c’est-à-dire conductrices et
non conductrices. Vis-à-vis de ces dernières, qui sont au
nombre de trente, sont reproduits dans le même ordre les
trente signes du cadran de Paris qui recoit la dépêche. Les
deux bouts du fil qui doivent se toucher pour compléter
le circuit viennent s'appuyer sur la périphérie de F'inter-
rupteur, touchant en même temps l’une des soixante divi-
sions qui s’y trouvent; si c'est une division de métal, Le cou-
rant passe; si c'est une division d'ivoire, il ne passe pas.
Par conséquent, si l'opérateur fait tourner la roue avec la
main pour qu’elle accomplisse une révolution entière en
partant d'une division d'ivoire, ïl est certain que le courant
aura passé trente fois et aura été trente fois interrompu,
que l’électro-aimant de Paris sera devenu trente fois élec-
tro-aimant et aura trente fois cessé de l'être, que l’armature
aura fait trente vibrations doubles, et qu'enfin l'aiguille du
cadran aura fait un tour entier comme l'interrupteur de
Berlin. S'ils étaient d'accord, c’est-à-dire s’ils correspon-
daient au même signe ou à la même lettre en commencant,
ils seront d'accord en finissant; et rien n’est plus facile, par
la correspondance elle-même, que d'établir cet accord et de
le vérifier aussi souvent que l’on veut.
Chaque station doit avoir les deux appareils dont nous
venons de parler, l'interrupteur pour envoyer la dépêche,
et Le cadran pour la recevoir; on ajoute encore un troisième
appareil, Le carillon d'alarme, qui n’est introduit dans Le cir-
cuit que dans les intervalles où la correspondance est sus-
pendue: alors celui qui veut envoyer une dépêche fait son-
ner le carillon de l’autre station pour appeler au travail les
employés qui doivent la recevoir.
Tous les télégraphes alphabétiques construits antérieu-
rement à M. Siemens ressemblent à celui que nous venons
de décrire; on peut les caractériser d'une manière générale
en disant qu’ils ont nécessairement un interrupteur qui se