Full text: Mémoire sur la télégraphie électrique

  
  
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à Berlin, l’autre à Paris, marcheraient de pair et avec un 
synchronisme parfait, sauf la vitesse de l'électricité qui peut 
ici être négligée; et s'ils étaient d'accord au premier instant, 
c'est-à-dire si les aiguilles correspondaient au même signe, 
elles feraient des milliers de tours et marcheraient pendant 
des journées ou des années entières en se trouvant toujours 
d'accord, c’est-à-dire toujours au même instant vis-à-vis des 
mêmes signes. 
Aucun opérateur n’est nécessaire; la pile se charge de 
tout. 
Cependant, jusque là, l'aiguille indicatrice du cadran n’au- 
rait qu'un mouvement régulier et saccadé analogue à celui 
de l'aiguille à secondes d’une pendule; seulement il serait 
bien plus rapide, car l'aiguille indicatrice pourrait faire une 
révolution entière par seconde, ne mettant qu’un trentième 
de seconde pour passer d’un signe du cadran au signe sui- 
vant, ce qui suppose, dans le levier de l’armature, trente vi- 
brations doubles par seconde. Il est vrai que M. Siemens 
n'essaye ses appareils qu'avec une vitesse moitié de celle-ci, 
c’est-à-dire un tour en deux secondes, ou une vibration 
double du levier de l’'armature en un quinzième de seconde. 
Cela ne veut pas dire toutefois que son télégraphe puisse 
faire quinze signes par seconde ou neuf cents par minute, 
car l'oeil pourrait à peine suivre l'aiguille ; d’ailleurs, avec 
cette vitesse régulière et uniformément saccadée, elle mon- 
tre tous les signes également, et fait en dernier résultat la 
même chose que si elle n'en montrait aucun, puisque l’ob- 
Servateur qui la suit ne peut rien distinguer, rien déméler 
dans ses mouvements; elle fait à peu près comme quelqu'un 
qui réciterait l'alphabet plusieurs fois de suite, d’une voix 
parfaitement réglée et monotone, sans faire sentir aucune 
lettre en particulier; à coup sûr il serait bien impossible de 
déméler ce qu’il a voulu dire. 
Il faut donc ajouter quelque chose au mécanisme dont 
nous venons de parler; il faut arrêter l'aiguille dans sa 
course, non pas longtemps, mais pendant une demi-seconde, 
un tiers de seconde, ou peut-être un quart de seconde, sui- 
vant la justesse des mouvements de celui qui envoie la dé- 
pêche, et le coup d'oeil plus ou moins prompt de celui qui 
la reçoit; par là l'aiguille montre, choisit, ou, si l’on veut, 
prononce en quelque sorte les lettres sur lesquelles l'opé- 
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