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Mais, pour éviter jusqu’à la possibilité des erreurs de cette
espèce, M. Siemens joint au besoin à son appareil une im-
primerie magnétique, qui donne la dépèche aussi bien im-
primée qu’elle pourrait l’être par la presse ordinaire. Alors
le stationnaire n’a pas à s’en mêler, il peut se promener pen-
dant que son appareil travaille, et s’il revient au bout de
quelques minutes, il trouve une bande de papier sur laquelle
sont imprimées avec une grande perfection toutes les lettres
de la dépêche: elles ne sont pas seulement mises à la suite
l'une de l’autre, mais les blancs sont observés avec soin, pe-
tits entre les lettres et grands entre les mots. Rien n’empé-
cherait d'y mettre la ponctuation la plus correcte, si elle de-
venait nécessaire à l'intelligence du texte; mais, en général,
ce serait perdre un temps précieux à faire des signesinutiles.
Essayons de donner une idée de cet appareil, qui est très-
bien conçu et parfaitement exécuté.
Un axe vertical, en tout semblable à celui qui porte lai-
guille indicatrice du cadran, et recevant un mouvement de
rotation par un mécanisme absolument pareil, reçoit à sa
partie supérieure trente rayons horizontaux disposés dans
le même plan et espacés également. Chacun de ces rayons,
vers son extrémité la plus éloignée de laxe, c’est-à-dire à 4
ou 5 centimètres de distance, porte en relief assez saillant,
et sur sa face supérieure, l’une des lettres du cadran; ces
rayons étant flexibles et faisant ressort, ilsuffira d'en pousser
un de bas en haut contre la bande de papier qui se trouve
un peu au-dessus, pour qu'il vienne la presser avec plus ou
moins de force. Cette bande de papier embrasse, sur un arc
d'environ une demi- circonférence, un rouleau à imprimer
couvert d’une encre assez ferme. Là où le papier est forte-
ment pressé par le relief de la lettre, il s’imprime nettement;
ailleurs il ne recoit pas même de taches.
Mais il reste bien des mouvements à combiner pour rem-
plir fidèlement les deux conditions suivantes, savoir:
1° Pour que le rouleau à imprimer, qui doit être immo-
bile au moment où il imprime, tourne d’une quantité con-
venable et emporte avec lui le papier pour faire un blanc,
aussitôt qu'il a reçu la pression d’une lettre, et un blanc
plus grand quand il termine un mot;
2° Pour que le marteau, qui vient en dessous frapper la
lettre, vienne juste au moment où elle s'arrête elle-même