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L'ARCHITECTURE THÉATRALE. -9
On réufit par art à le propager à une diftance
confidérable, & il n’eft queftion pour cela que de
comprimer fortement les rayons d'air mis en mou-
vement pat le corps réfonnant , en les faïfant
paller par un canal long & étroit, foit reployé
fur lui-même comme une trompette, foit re-
courbé comme un cor-de-chafle ; par ce moyen,
ces rayons d'air venant à fe dilater à la fortie du
corps réfonnant , parviennent ainfi à tranfmettre
au loin l’impreflion qu’ils ont reçue. Qui eft-ce qui
n’a pas entendu parler des effais faits à Londres
avec fuccès , par le Chevalier Morland , d’une ef-
pece de Trompette parlante ou de porte-voix , à
laide de laquelle on parvenoit à fe faire entendre
diftinctement à plus d’une lieue ?
Enfin on eft venu à bout de modifier le fon, tel-
lement qu'un Savant du dernier fiécle (x) a en-
trepris de faire voir la poffibilité de diftribuer un
lieu capable de le décompofer à l’aide de fes diffé-
rens renvois, au point de faire entendre autre
chofe que ce qui auroit été dit : en demandant,
par exemple, dans un lieu difpofé fuivant une
mien
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(1) Mufurgia univerfalis, par le Pere Kirker. Tom. EL,
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