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CHAPITRE IX
ABERRATION
Énoncé du problème. — La direction dans laquelle on
aperçoit un astre à un instant donné, une fois corrigée de la
réfraction (et nous supposerons toujours qu’il en est ainsi),
n’est pas encore la direction de la droite qui joint l’œil à l’astre
à ce même instant, car la propagation de la lumière n’est pas
instantanée. Il faut étudier les conséquences de ce fait, c’est-à-
dire les phénomènes d 'aberration.
Soit S 0 la position au temps t 0 d’une source lumineuse S ;
cette source émet des ondes qui se propagent,
et tout se passe comme si le rayon lumineux
était rectiligne [fig. \i). On observe S avec
une lunette, ou d’une façon plus générale à
l’aide d’un instrument possédant une ligne de
visée déterminée par deux points A et B ;
l’observation consiste à placer l’astre tel qu’on
le voit sur le prolongement de AB, et la di
rection AB est alors la direction apparente de l’astre, au mo
ment t où l’on fait l’observation, c’est-à-dire au moment où le
rayon lumineux arrive en A. Ce rayon est arrivé au point B au
temps t — t, et comme la lunette AB se déplace avec la Terre,
à ce moment elle occupait la position A'B'. La direction AB' est
celle de la droite qui joint l’observateur au temps t à l’astre au
temps t 0 .
La lumière parcourt le segment B'A en même temps que
l’observateur parcourt A'A ; il semble donc que la forme de la
ligure doive changer avec le milieu qui remplit l’espace B'A,
puisque la vitesse de la lumière change avec le milieu qu’elle
Fig. 4i