58 ASTRONOMIE ANCIENNE.
Trigonométrie en faciliterait les démonstrations; elle fait mieux encore,
elle les a rendus presque tous inutiles; car ils ne conduisent à la solu
tion d’aucun problème, et se déduiraient au contraire avec facilité des
problèmes résolus et des formules trigonométriques qui servent à ces
solutions inaccessibles aux méthodes d’Autolycus et d’Euclide.
Bailly nous dit que ce traité d’Euclide est le modèle sur lequel ont
été faits tous les autres. Il en faudrait au moins excepter ceux d’Auto-
lycus, qui paraissent plus anciens; mais on peut dire qu’il y a d’assez
grandes différences entre les Phénomènes d’Euclide , les Elémens de
Gérninus et les Météoriques de Cléomède. '<
Sans doute toutes ces spéculations sont aujourd’hui bien peu intéres
santes ; mais elles font partie de l’histoire positive et prouvée de l’Astro
nomie , et il sera toujours curieux de savoir ce qui, dans ces premiers
tesns, était le sujet des méditations des géomètres qui s’occupaient de
1 Astronomie théorique , et tâchaient de suivre le conseil de Platon autant
que la chose était possible, quand on ne savait encore ni l’art d’observer
ni celui de calculer.
Euclide désigne le zénit par ces mots, le pôle de l’horizon , et l’écliptique
par ces mots, cercle oblique du zodiaque ; il dit indifféremment le cercle
arctique ou le plus grand des cercles toujours visibles.
OPTIQUE (OnTIK A), au pluriel neutre.
L’Optique du même auteur a des parties qui ne sont rien moins
qu’étrangères à l’Astronomie : nous allons les extraire.
La lumière se propage en ligne droite, ce qui se voit par l’ombre des
corps et par la lumière qui passe par une porte' ou par une fenêtre.
Si l’objet lumineux est égala l’objet éclairé, les ombres seront égales
à l’objet, parce que les rayons extrêmes sont parallèles. Les ombres
seront plus petites, parce que les rayons convergeront, si le corps éclairé
est plus petit que le corps lumineux. Les ombres seront plus grandes,
si le corps éclairé est le plus grand des deux.
Supposition. Les rayons visuels sortent de l’œil en droites divergentes,
et forment un cône dont le sommet est dans l’œil, et la base enferme
l’objet que l’on considère. On voit les objets auxquels se dirigent ces
rayons ; on ne voit pas ceux sur lesquels on ne les dirige pas.
Les objets paraissent plus grands quand l’angle sous lequel on les voit
est plus grand, plus petits si on les voit sous un angle plus petit,
égaux si les angles sont égaux. L’objet se voit toujours dans la direction?