ARATUS.
s
CHAPITRE IV.
. Aratus.
Apres Autolycus et Euclide, le poëte Aratus est le plus ancien auteur
dont l’ouvrage nous soit parvenu. Son poëme est intitule les Phenomenes
et les Signes ou Prognostics. Ce n’est qu une paraphrase en vers de deux
ouvrages d’Eudoxe qui sont perdus tous les deux, et dont 1 un portait
aussi le titre de Phénomènes ; l’autre était intitule le Miroir. Aratus nous
a conservé les idées de l’auteur original ; mais nous avons sans doute
quelque chose à regretter du côté de la precision, de la méthode, des
détails et de la nomenclature.
Après une invocation qui n’est pas de notre sujet, Aratus expose la
révolution du ciel étoilé autour d’un axe immobile dont les extrémités
sont appelées pôles , et qui traverse la terre par le centre. L’un de ces
pôles, celui qui est du côté de Borée, s’élève au-dessus de l’Océan ; mais
l’autre est invisible en tout tems. Dans le voisinage du premier sont les
constellations des deux Ourses, placées de manière que la queue de
l’une répond aux épaules de l’autre. Ces constellations s’appellent aussi
. les deux Chariots ; l’une s’appelle encore Hélice , et c’est sur ses étoiles
que se dirigent les navigateurs grecs ; c’est la plus brillante, la plus
facile à reconnaître ; on la distingue dès le commencement de la nuit.
L’autre est plus faible , mais d’un meilleur usage pour la navigation ,
et c’est sur elle que les Phéniciens se dirigent.
Entre les deux Ourses serpente, comme un fleuve , un grand Dragon
dont les replis s’étendent jusqu’à l’extrémité de l’une (la petite Ourse,
Cynosure ou la queue du Chien), tandis que sa queue atteint à la tête
de l’Hélice. Sous les pieds de la Cynosure il revient sur lui-même ; deux
étoiles brillent sur son front, deux autres dans ses yeux, et une dernière
à l’extrémité de sa mâchoire : sa tête est tournée vers la queue de la
grande Ourse. Ces trois constellations ne se baignent jamais dans l’Océan^
et la tête du Dragon ne fait qu’en raser les eauoc.-