Full text: Histoire de l'astronomie ancienne (Tome 1)

62 ASTRONOMIE ANCIENNE. 
Toute cette description s’accorde encore à fort peu près avec nos 
caries modernes, et les derniers mots nous serviront à déterminer le 
parallèle sous lequel vivait Aratus ou plutôt Eudoxe. La hauteur du pôle 
y devait être de quelques minutes plus forte que la distance polaire de 
y du Dragon. Or, soit À la latitude de l’étoile, L sa longitude au tems 
pour lequel on calcule, a> l’obliquité de l’écliptique, enfin A la distance 
polaire, nous aurons cos A = cos œ sin À-f- sin a> cos À sinL , d’où il 
est aisé de conclure que 36o ans avant notre ère, la distance polaire de 
y du Dragon devait être de 38° 7'; c’est la distance polaire du cercle arc 
tique, lequel renferme toutes les étoiles qui ne se couchent jamais. C’est 
la hauteur du pôle que nous cherchons, c’est celle de Samos, celle de 
Palerme en Sicile ; ce n'est pas exactement celle de Cnide, patrie 
d’Eudoxe, ni celle de Sole en Cilicie, où Aratus était né. Sole et Cnide 
devaient voir coucher y du Dragon. Cela conviendrait mieux à la Macé 
doine, où Aratus a composé son poème; mais on ne croit pas que jamais 
il ait observé lui-même. 
Auprès de la tête du Dragon on remarque la figure d’un homme qui 
paraît dans une situation pénible ; on ne sait pas précisément qui ce peut 
être ni quel est le travail qui l’occupe ; on le désigne par les mots iv 
yovc&cn , a genoux ; il a de plus les bras élevés vers le ciel, comme pour 
en implorer l’assistance. (C’estHercule; nos cartes modernes lui mettent 
dans une main sa massue , de l’autre il tient un rameau entre les feuilles 
duquel on voit trois serpens qu’on nomme Cerbère , ce qui a tout-à-fait 
dénaturé cette figure, dont l’expression est devenue fort équivoque; elle 
est loin d’indiquer un travail pénible ou une situation douloureuse. Les 
parties en sont incohérentes ; on ne voit aucun rapport entre ce genou 
ployé, cette massue levée dans la main droite et la gauche qui a l’air de 
présenter un rameau et des serpens qu’elle tient par la queue). Au dos de 
cette figure on aperçoitla Couronne; la tête d'Hercule est voisine de celle 
d’Ophiuchus (le Serpentaire ou l’homme qui tient un serpent).Cette dernière 
figure est remarquable par les étoiles qui brillent à ses épaules, et qu’on 
aperçoit même dans la pleine Lune (les étoiles de l’épaule la plus visible 
ne sont que de la troisième grandeur, celles de l’autre 11e sont que de 
quatrième et de cinquième) ; ses mains ne sont pas aussi brillantes ; on 
les voit pourtant encore. (Il semble qu’en décrivant le Serpentaire, Aratus 
11’avait pas la constellation sous les yeux. Les mains sont comme les 
épaules ; à l'une on voit deux étoiles de troisième grandeur et à l’autre 
une étoile de quatrième et une de cinquième.) Ces mains serrent le ser-
	        
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