Full text: Histoire de l'astronomie ancienne (Tome 1)

PLINE. 295 
Pline cite ensuite les observations de Pythéas, qui disait que Thulé 
avait un jour de six mois, quoiqu’elle ne fût qu’à six jours de navigation 
de Marseille. Il y a ici beaucoup d’inexactitude. 
Les Babyloniens comptent le jour du lever du Soleil; les Athéniens, 
du coucher; les Ombriens, de midi; les prêtres romains, les Egyptiens 
et Hipparque , de minuit. 
Le flux et le reflux de la mer dépendent du Soleil et de la Lune. Ils 
ont lieu deux fois entre les deux levers de la Lune. L'instant précis de 
la haute mer change tous les jours; mais les intervalles de chaque jour 
sont toujours égaux (à peu près) pour les deux marées. Les marées sont 
moindres dans les nouvelles Lunes, et plus fortes quand la Lune est 
pleine; elles sont égales entr'elles dans les deux quartiers, plus douces 
quand la Lune est boréale, et plus fortes quand la Lune australe exerce 
sa force de plus près. Les marées reviennent les mêmes après 100 révo 
lutions de la Lune. 
Elles sont plus fortes dans les équinoxes, et surtout à celui d’automne ; 
elles sont faibles en hiver , et surtout au solstice. Ces marées n’arrivent 
pas précisément aux époques que nous venons de dire , mais un peu 
après, et deux heures équinoxiales après le passage au méridien, par la 
raison générale que tous les effets produits par le ciel exigent toujours 
un certain tems pour s’accomplir. 
Si tout cela n’est pas entièrement exact, Pline ici a le mérite d’avoir 
écrit en style intelligible ; ce n’est pas sa faute si de son tems 011 n’avait 
pas une théorie plus complète de ces phénomènes. 
Les marées sont plus considérables en certains mois que dans d’autres , 
soit à cause de l’étendue, soit parce que l’espace est plus libre et qu’il ne 
s’y rencontre point d’obstacles locaux. C'est surtout aux rivages que l’on 
peut apercevoir ce mouvement des eaux qui est là plus sensible qu’en 
pleine mer. Il y a des marées particulières et locales ; on en observe sept 
en un jour en Eubée, et autant dans la nuit. 
Ce paragraphe est sans contredit le plus curieux du Livre. 
Eratosthène avait trouvé la circonférence du méridien de 2520000 stades, 
qui font 3i5ooooo pas. (Hipparque ajoute encore un peu moins de 
25ooo pas. Le pied romain était de io p0 10 1 suivant La Condamine. 
Les nombres d’Eratosthène pécheraient par excès. Lalande en conclut 
un stade de 94 de toise.) 
Dionysiodore était un Grec de Mélos ; célèbre géomètre , il mourut 
vieux. Quelques jours aprèf ses funérailles, on trouva dans son tombeau
	        
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