294 ASTRONOMIE ANCIENNE,
une lettre signée de lui et adressée aux habitans du monde supérieur ,
ou de la surface de la Terre. 11 y rapportait qu’il était arrivé de son
sépulcre au centre de la Terre, et qu’il y avait 42 mille stades. D'où
l’on concluait la circonférence de 2520000 stades, en prenant six fois
le rayon. Doublez ce rapport et vous en ferez 84 ; ajoutez-y 12000 stades,
et vous aurez 96000; d’où vous conclurez que le rayon de la Terre
est de la sphère du monde.
Cette conclusion ne termine pas heureusement ce Livre. Pline voit
dans cette anecdote un exemple remarquable de la vanité grecque; il
pouvait ajouter que cette vanité était assez mal entendue, si ce géomètre
prétendu célébré en était a savoir que la circonférence est plus grande
que six fois le rayon de la Terre ; et il y a grande apparence qu’il
1 ignorait en effet, puisqu’il donne au rayon de la Terre 42 mille stades,
ce qui est précisément le sixième de la circonférence d’Eratoslhène.
Pline qui rapporte cette longueur sans y joindre aucune réflexion,
n était pas plus avancé quoique venu plus tard. Il n’avait pas lu Aris-
tarque dont il ne cite pas la méthode ingénieuse pour trouver la distance
du Soleil. 11 paraît qu’il ne connaissait pas les vrais Traités astrono
miques , qu il n’avait lu que ceux des philosophes qui n'étaient pas
géomètres; aussi ne trouve-t-on dans son Histoire que quelques citations
curieuses parmi une multitude de notions souvent fausses, et qui ne
méritent pas un examen plus approfondi.