CENSORINUS. 397
a 116, d’autres retendaient à 120 ans. Cette durée peut varier suivant
les climats. 11 disserte sur la longueur qu’on a donnée aux siècles ; mais
ces longueurs étant différentes , n’ont aucun intérêt pour l’astronome
qui ne connaît que les divisions égales et constantes du tems , ou tout
au plus des divisions dont l’inégalité est réglée par une loi constante.
La durée de ce qu’on appelle grande année , a subi beaucoup de varia
tions. On remarqua bientôt que douze mois lunaires ne faisaient pas une
année, que i3 mois faisaient plus qu’une année : on fît la première de
12 mois , la seconde de i3 , et les 25 mois réunis furent la grande année.
Ce tems fut aussi nommé triétéride , quoiqu’il ne fut réellement qu’une
diétéride. On imagina successivement la tétraétéride et la pentaétéride.'
On appela grande année , l’espace de quatre ans qui formaient à peu près
un nombre exact de jours. Mais cet intervalle ne ramenant pas exacte
ment les Lunes, on le doubla , et l’on eut l’octaétéride qui s’appelle
ennéaéténde , parce que la première année de ce cycle revenait à la
neuvième année (c’estainsi que nous disons huit jours pour une semaine,
et fièvre tierce pour une fièvre qui revient tous les deux jours).
Eudoxe de Cuide passe pour l’inventeur de cette octaeteride ; d’autres
croient qu’elle est de Cléostrate de Ténédos. Les Chaldéens avaient une
dodécaétéride ou grande année de 12 ans; mais elle n’était nullement
astronomique : elle ramenait, suivant eux, les bonnes et les mauvaises
années, et les maladies.
On a encore Eennéacaedécaétéride de Méton, dans laquelle on intercale
sept fois ; elle est de ig ans ou 6940 jours. Le pythagoricien Philolaus est
l’auteur d’un cycle de 5g ans, dans lequel on compte 21 mois interca
laires. La période de Calippe de Cyzique était de 76 ans ; on intercalait
28 fois. Celle de Démocrite, de 82 ans avec 28 intercalations pareille
ment. Enfin celle d’Hipparque , de 3o4 ans avec 100 intercalations.
Ce passage nous fait voir comment les différentes périodes ont pu
se former chez les differens peuples , et comment elles devenaient suc
cessivement plus longues, à mesure que les mouvemens étaient mieux
connus.
Les astrologues ne sont pas bien d’accord sur la quantité dont l’année
solaire surpasse 365 jours, ni de combien il s’en faut que le mois lunaire
soit de 3o jours. On voit que Censorinus connaissait mieux les astrologues
que les astronomes ; car Ptolémée n’avait rien trouvé à changer à l’année
d’Hipparque, 363 | — 3^.
La grande année des Egyptiens que les Grecs appellent cynique , et les
Hist. de VAst. anc. Tom . /„ 38