BÈDE. 5s 5:
Enfin l'auteur, dans un autre Traité, revient sur tous les objets astro
nomiques dont il a déjà parlé, et n’ajoute rien qui soit ou plus précis,
ou plus curieux.
Nous avons dit que Bède avait formé Alcuin, qui a aussi composé un
Livre de Astronomid. Nous ne savons si ce dernier ouvrage a jamais été
imprimé, et nous n’avons pu nous le procurer.
Voilà ce qu’on écrivait en Europe, six cents ans après Ptolémée. II
est à remarquer qu’aucun des auteurs qui lui ont succédé ne le cite ;
Pline est presque le seul qui cite les travaux d’Hipparque, dont sans doute
il n’avait pas lu les écrits. Ces écrits, au reste, paraissent avoir été peu
répandus ; Ptolémée est le seul qui témoigne les avoir lus; ceux de Pto
lémée n’ont été connus qu’à Alexandrie, c’est de l’arabe qu’ils ont été
traduits pour la première fois, et sans les soins de Bessarion, sans son
amour pour tout ce qui tenait à la littérature et aux sciences, nous aurions
peut-être eu toujours à regretter l’original grec et le Commentaire de
Theon. Concluons que l’Astronomie n’a été véritablement cultivée qu’en
Grèce, et presqubiniquement par deux hommes, Hipparque et Ptolémée.
Ici finit cette première partie de notre Plistoire. Une nouvelle ère va com
mencer pour la science; elle fera le sujet d’un autre ouvrage. Mais avant
de la commencer, nous parlerons des Chinois, des Indiens et des autres
peuplesde l’Asie, qui sont en quelque manière isolés, et dont les époques
sont très-incertaines ; ensorte que leurs travaux et leurs découvertes ne
peuvent entrer que d’une manière épisodique dans le tableau des progrès
de la science astronomique. Mais avant de quitter les Grecs et les Latins,
jetons un coup d’œil sur leurs poètes les plus distingués, pour en extraire
des passages qui ont été cités dans beaucoup de livres, tels que ceux de
Clavius et de Sacrobosco, et qu’on regretterait sans doute de ne pas
trouver dans celle histoire.