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L'étude du comportement des variogrammes dans la direction Est-Ouest permet d'analyser
les relations entre structure des pins et texture indépendamment de l'organisation en rangs.
La forme générale de ces variogrammes
varie peu entre les peuplements (figure 5 -
résolution 1.67m). Ils croissent rapidement avec
le pas: l'autocorrélation entre pixels voisins est
forte sur de courtes distances. La valeur de cette
distance est difficile à estimer et à relier aux
caractéristiques du couvert. Au delà de cette
portée, les variogrammes atteignent un palier
horizontal ou en pente légère, autour duquel
leurs valeurs fluctuent plus ou moins
périodiquement (cf figure 1). Plusieurs échelles
de texturation se superposent.
La période des fines fluctuations
périodiques, plus nettes dans le visible, peuvent
être mises en relation avec le diamètre des
couronnes (figure 3; la période est estimée
visuellement sur les graphes des variogrammes).
Dans le proche infrarouge, ce phénomène
interfère plus avec des variations de moins
grande fréquence qui semblent refléter le
modelé de la canopée, c'est dire à des variations
locales dans l'espacement et les dimensions des
pins (hauteur, diamètre des couronnes).
Quant au palier, qui est toujours horizontal dans le visible (macrotexture aléatoire), il peut
être en pente dams l'infrarouge (macrotexture irrégulière), en particulier lorsque le sous-bois est
hétérogène. Les valeurs atteintes par le palier (paramètre vO, eq.(2)) sont très variables (figure 6)
et proches de la variance. Cette variabilité de la radiométrie est à rapprocher de la densité du
couvert, qui dépend de la hauteur, de l'espacement des arbres et de la dimension des houppiers :
faible variabilité pour les couverts les plus denses, forte pour les plus lâches. Mais dans le proche
infrarouge ce n'est pas le peuplement le plus ouvert qui a le palier le plus élevé. La réflectance du
sous-bois, souvent plus élevée que celle des pins et son hétérogénéité spatiale peuvent expliquer
ce phénomène. Par contre, pour les peuplements les plus fermés, la valeur du palier rend mieux
compte des différences de hauteur dans l'infrarouge que dans le visible. Ceci est à associer à la
forte interception du rayonnement visible par les houppiers.
DIAMETRE MOYEN DU HOUPPIER
Figure 3: Diamètre des couronnes et
périodicité du variogramme Est-Ouest
dans le visible
4 - RECHERCHE DE LA RESOLUTION OPTIMALE
Une dégradation de la résolution spatiale entraine une réduction de la variabilité radiométrique
(baisse de la variance, de la hauteur du palier, lissage des fluctuations...) et un allongement de la
distance sur laquelle l'autocorrélation entre pixels est la plus étroite (figure 4).
Le motif textural périodique lié au diamètre des couronnes disparaît dès que celle-ci est
inférieure à la résolution spatiale.
On observe un comportement différentiel dans les 2 domaines spectraux (figure 5). Dans le
visible, dès que l'alternance couronne/ombre portée n'est plus perceptible, la texture tend à
s'uniformiser indépendamment des caractéristiques dendrométriques. L'information forestière
apportée par la texture est fortement appauvrie pour des tailles de pixels supérieures à 6 m. Dans
l'infrarouge, l'apparence texturale reste représentative de la hauteur et de l'espacement entre les
arbres pour des résolutions inférieures à une dizaine de mètres: les valeurs du palier estimé aux
résolutions de 3 à 10m restent corrélées à celles observées à la résolution de 1.67m.