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figure 3 Variations de la réflectance d'un sol selon les différents stades de dégradation définis par Boiffin
( issu de COURAULT 1989)
3.2 Les surfaces contributives du ruissellement
Une fois établies les possibilités de détection d'indicateurs pertinents, un second paramètre devient déterminant
la notion d'unités fonctionnelles du ruissellement (King et Le Bissonnais 1993), qui représente le lien
géographique entre les surfaces contributives du ruissellement et l'érosion effective qui ne s'observe que très
localement au niveau d'une incision. Ce paramètre topologique a dicté la procédure d'estimation des surfaces
des sols selon leur contribution potentielle au ruissellement. Ceci a été fait dans le cadre d'une expérimentation
engagée sur le site de Hesdin durant l'hiver 1991-1992 et décrite dans Mathieu et al (1994). Nous en résumons
ici les principaux acquis.
3.2.1 Méthode
La méthode se décompose en trois étapes distinctes.
a. Acquisition des données
La campagne d'acquisition a concerné plusieurs séries d'informations introduites dans une base de données sous
ARC/Info (i) une campagne satellitaire programmée avec l'acquisition de trois images SPOT de la scène KJ
37-248 en janvier, mars et mai 1992, (ii) les caractéristiques climatiques et agronomiques, qui ont été
suivies au cours de l'hiver et les signes d'érosion systématiquement inventoriés sur l'ensemble des parcelles des
4500 hectares, (iii) les caractéristiques pédologiques provenant de la carte des sols établie au 1/10000 et
insérée dans la base de données, (iv) enfin les caractéristiques des bassins versants élémentaires constitutifs
du site (Chérv 1990) qui sont issues de l'analyse morphologique du MNT (établi à la maille 25m) par le logiciel
LAMONT (ORSTOM).
b. Classifications multi-spectrales
Les classifications des données satellitaires,
appliquées selon l'algorithme de maximum de
vraisemblance, ont permis d'établir à chaque date
d'observation un
bilan des états de surface des sols avec des
performances similaires à celles des travaux
antérieurs cités (fig. 4) Les sols nus ou peu couverts
de céréales et présentant des signes de dégradation
structurale partiels ou importants sont discriminés. A
chaque date d'observation, ces surfaces correspondent
aux plus dégradées et donc les plus susceptibles de
ruisseler et sont corrélées aux inventaires de surface
réalisées sur le terrain grâce à l'inventaire exhaustif
de l'état structural et cultural des parcelles (Mathieu
et al. 1994).
figure 4 : Réflectance des surfaces de sols nus dans les canaux XS3 et XS2 (SPOT de janvier 92): 1 sols
dégradés, 2 sols intermédiaires, 3 sols non dégradés,O végétation
Reflectance P IR