TRAITEMENT DES DONNÉES SATELLITAIRES
D. Tanré (1) et G. Fedosejevs (2)
(1) Lab. d'Optique Atmosphérique, UST de Lille (France)
(2) Canada Centre for Remóte Sensing, Ottawa (Canada)
1 - INTRODUCTION
Cette session était dévolue au traitement des données satellitaires, c'est à dire :
— aux procédures d'étalonnage permettant le passage du compte numérique mesuré par le capteur, à des
grandeurs physiques comme la réflectance ou la luminance;
— aux problèmes de corrections atmosphériques permettant de standardiser les mesures aux mêmes
conditions d'observation.
Vingt-deux communications ont été présentées au cours de cette session. Elles se sont concentrées
principalement sur le traitement du signal dans le spectre solaire, seules deux communications ont porté sur le
domaine infrarouge thermique.
2 - ÉTALONNAGE
Les problèmes d'étalonnage avant et après le lancement d'un satellite ont été abordés au cours de la conférence
invitée. L'utilisation de la même source, le Soleil, avant et après le lancement, est une approche très attractive
pour un étalonnage absolu. Les problèmes techniques associés qui se posent pour exposer au rayonnement
solaire l'instrument dans sa version de vol, n'apparaissent pas insurmontables. Les potentialités des zones
désertiques comme cibles de référence pour étudier la possible dégradation de la sensibilité des capteurs, a été de
nouveau démontrée. L'utilisation conjointe de capteurs aéroportés à haute résolution spectrale pour étudier la
dégradation des fonctions filtres des instruments spatiaux a également été abordée.
3 - CORRECTIONS ATMOSPHÉRIQUES
3.1. Spectre solaire
On peut distinguer deux types de méthodes :
— des méthodes directes où les termes atmosphériques sont mesurés ou estimés et ensuite inclus dans un
algorithme de correction;
— des méthodes indirectes où l'impact atmosphérique est minimisé soit en utilisant une combinaison de
canaux (comme NDV1) soit en effectuant des composites à une échelle temporelle adéquate.
Pour les méthodes directes, les modélisations actuellement disponibles sont satisfaisantes et le problème est plus
sur la connaissance des paramètres d'entrée des modèles, épaisseur optique et fonction de phase des aérosols,
contenu en vapeur d'eau, que sur les modèles proprement dits. Des méthodes d'extraction des paramètres
atmosphériques à partir des images sont en cours de développement. Elles seront applicables aux futurs capteurs
qui disposeront soit de plus de canaux spectraux, en particulier le moyen-infrarouge (3,9 pm), soit de plus
d'angles de visée ou alors de mesures de polarisation. La correction de l'effet des aérosols stratosphériques dus à
l'éruption du PINATUBO en Juin 1991 sur les données AVHRR/NOAA peut être effectuée de façon quasi-
opérationnelle, l'algorithme utilise la bonne homogénéité spatiale du "nuage* stratosphérique sur une grande
latitude. La connaissance des propriétés atmosphériques à partir de données exogènes (réseau de photomètre, de
flux mètres) est un autre axe de recherche prometteur, il devrait également permettre de mettre en place une
climatologie des aérosols, directement utilisable pour la détermination des périodes de temps nécessaires dans
les procédures de synthèse temporelle.
Pour les méthodes indirectes, de nouveaux indices de végétation, moins sensibles aux conditions
atmosphériques ou aux conditions de sol sous-jacent, sont proposés. Ils utilisent des fonctions plus sophistiquées
que le simple NDVI ou alors mélangent une information spectrale complémentaire comme la réflectance dans le
bleu. Les problèmes de synthèse temporelle ont également été abordés au cours de ce symposium, ces synthèses
permettent d'éliminer les nuages ou la présence d'événements aérosols particuliers. Des exemples de traitement