ce qui se manifeste par des artefacts visibles sur 
l'imagerie NOAA-NDVI obtenue sur les zones 
sahariennes (Huete et Tucker, 1991). 
Finalement, l'imagerie semble donner plus 
d'informations sur les sols que sur la végétation de 
ces régions. Les sols subissent eux aussi des 
modifications importantes lors de la dégradation 
naturelle ou anthropique des milieux arides En 
particulier, les matériaux de surface peuvent 
changer de structure et voir leur composition 
modifiée sous l'action de l'érosion. 
1.2. Objectifs 
Le présent travail vise à une étude de faisabilité de 
la détection de changements d'état de milieux 
arides (en particulier leur dégradation), en suivant 
les modifications des propriétés spectrales des 
surfaces. 
Plusieurs campagnes de mesures spectro- 
radiométriques sur les sols et la végétation du Sud 
tunisien ont été menées récemment dans le cadre du 
projet "Veille Satellitaire de la Désertification" que 
le Centre National de Télédétection de Tunisie 
(CNT) réalise en collaboration avec les partenaires 
nationaux et avec l'Orstom. Mettant à profit les 
premières données issues de ces campagnes, nous 
avons cherché à estimer la contribution relative de 
la végétation et des sols dans la variabilité de la 
réponse spectrales des surfaces de cette région péri- 
saharienne. Nous nous sommes particulièrement 
intéressés au domaine visible, dont les bandes de 
SPOT et TM, dans la perspective des prochains 
capteurs dédiés à la surveillance de l'environnement 
qui porteront plusieurs bandes dans ce domaine 
spectral (MODIS, MERIS,..). 
2. MATERIELS ET METHODES 
2.1. Zone d'étude 
S'étendant en Tunisie présaharienne entre les villes 
de Gafsa et Gabès (latitudes 34°N), la région 
étudiée est caractérisée par des précipitations 
irrégulières et faibles (moyenne annuelle 
< 200 mm) permettant à une végétation naturelle 
pérenne de se développer sur des sols formés à 
partir de roches sédimentaires calcaires et 
gypseuses. Il s'agit de steppes à ligneux bas 
(chaméphytes) qui ont un recouvrement de 30 à 5% 
suivant le type de milieu et son état de dégradation 
(voir Floret et Pontanier, 1982, pour une description 
complète). Les fluctuations climatiques inter 
annuelles et l'utilisation par l'homme entraîne des 
modifications des systèmes écologiques qui ont été 
étudiées en détail et présentées dans l'ouvrage de 
Mabbutt et Floret sur la désertification (1980). 
2.2. Caractérisation des surfaces 
A l'état naturel ou soumise au parcours des 
animaux, la surface des sols de la région peut être 
abordée comme un assemblage de composants plus 
simples ("états de surface élémentaires"): touffes de 
végétation, placages de sable, sol nu, roche ou 
croûte gypseuses affleurantes, et c. Une technique 
complète de caractérisation des surfaces a été 
développée en suivant cette approche hiérarchique, 
où les propriétés et l'abondance relative de chaque 
composant sont prises en compte (Escadafal, 1992). 
Dans la présente étude nous nous sommes efforcés 
de caractériser la réflectance spectrale de surfaces 
représentatives des principaux milieux. Chaque 
surface échantillon a été positionnée très 
précisément à l'aide d'un récepteur GPS et décrit 
suivant la méthode citée; des échantillons de sols 
ont été prélevés pour analyses au laboratoire. 
2.3. Mesures spectroradiométriques 
Chaque site étudié a fait l'objet de mesures avec un 
spectroradiomètre portable à 512 bandes entre 350 
et 1100 nm. Elles ont été faites par temps clair 
entre lOh et 14heures, le capteur à 1 m de hauteur 
ayant un de champ de visée 18° couvrait une tache 
au sol d'environ 70 cm de diamètre. Des spectres 
de luminance ont été enregistrés sur chacun des 
états de surface élémentaires observés sur le site (4 
répétitions). Ces mesures ont été précédées et 
suivies de mesures au dessus d'un cible de 
référence, constituée d’un panneau diffuseur blanc 
(recouvert en usine de sulfate de baryum). Des 
photographies ont complété ces observations. 
2.4. Traitement des données 
De façon tout à fait classique, la réflectance 
spectrale a été obtenue en divisant les valeurs de 
luminance mesurées sur les surfaces par celles 
mesurées sur la cible de référence. Pour améliorer 
la rigueur de ce calcul les propriétés optiques de la 
cible de référence ont été mesurées en prises en 
compte dans le calcul. De même la variation de 
l'irradiance solaire a été interpolée linéairement en 
fonction du temps d'acquisition de chacune des 
mesures sur les cibles de référence et sur les 
surfaces. 
Les spectres originaux sont sur 512 bandes de 
1,4 nm de large, pour augmenter le rapport 
signal/bruit et les possibilités de visualisation et de 
traitement, ils ont été rééchantillonnés selon un pas 
de 5 nm entre 370 et 1070 nm. Enfin, les valeurs de 
réflectance dans les bandes spectrales des 
principaux capteurs satellitaires du domaine optique 
(AVHRR, MSS, TM, SPOT-XS) ont été calculées 
par convolution avec leurs courbes de transmission. 
Un logiciel spécifique a été développé pour réaliser