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l'ensemble de ces opérations de façon sûre et rapide
(SPECPRO de Gouinaud et al., 1994).
3. RESULTATS
Le but ultime des campagnes de mesures réalisées
est la constitution d'une large base de données sur
la composition et les propriétés spectrales des
surfaces naturelles du Sud tunisien. Cette tâche est
en cours, nous avons ici sélectionné un certains
nombre de mesures illustrant la gamme de variation
rencontrée.
Longueur d'onde (nm)
Figure 1. Réflectance spectrale de quelques plantes
des steppes du Sud tunisien
Légende: KArthrophytum schmtüanum, D: Alenda, L:
limomaslrum guyonianum, RJthanlherium suaveolens,
S:Astragcüus armatus, T: Tragamim nudatum). Le symbole entre
parenthèses signale la date de mesure, j: fin juin 1993, o: fin
octobre 1993.
3.1. Principaux types de spectres observés
3.1.1. La végétation
La figure 1 illustre les spectres obtenus sur des
touffes de plantes typiques de la région. Les
mesures ont été faites fin juin et fin octobre, en
dehors de la brève période de croissance. A noter
que les valeurs de réflectance sont assez bruitées au
delà de 940 nm, l’irradiance solaire est en effet
beaucoup plus faible à ces longueurs d'onde. Elles
sont cependant en dehors du domaine spectral
couvert par Spot et Landsat-TM et ne sont pas
prises en compte dans la suite de la discussion.
Les espèces ligneuses basses ont un spectre
particulièrement plat ( Rhantherium suaveolens,
Astragalus armatus), celles qui présentent des
parties aériennes vertes réfléchissent partiellement
l'infrarouge ( Traganum nudatum, Arthrophytum
schmittianum). Ces spectres sont comparables à
ceux obtenus par Satterwhite et Henley (1987) dans
les milieux arides du Nevada. Parmi ces diverses
plantes nous avons choisi deux espèces qui
couvrent de vastes superficies dans cette région,
soit Rhantherium suaveolens, qui représentera dans
cette étude les ligneux non verts (désignés par
"végétation sèche", ci-après) et Arthrophytum
schmittianum, représentant les ligneux
partiellement verts ("végétation verte"). Ces deux
cas de figure illustrent les situations les plus
souvent rencontrées en matière de télédétection de
la biomasse en zone présaharienne
3.1.2. Les sols
La réflectance des sols est globalement plus élevée
que celle de la végétation, cette règle générale est
particulièrement vraie dans le cas des sols observés
qui réfléchissent jusqu'à 70 % du rayonnement
solaire.
Longueur d'ond# (nm)
Figure 2. Spectres mesurés sur des sols du Sud
tunisien (a): réflectance, (b) réflectance normalisée
par rapport au proche infrarouge (800-900nm)
Les spectres de la figure 2(a) représentent la
gamme de variation rencontrée. Si les spectres de
sols n'ont pas des formes spectaculaires dans le
domaine visible à proche infrarouge, on remarque
cependant une absorption plus ou moins importante
dans les longueurs d'ondes inférieures à 600 nm. Ce
phénomène responsable de la coloration des sols est
lié à la présence d'oxydes de fer (cf. Courault et al,
1988). La variation de son intensité est nettement
mise en évidence sur la figure 2 (b), où les
réflectances sont normalisées par rapport à
l'infrarouge (800-900 nm). Les sols de cette région
ont des signatures spectrales visibles variables,
propriété qui a déjà fait l'objet d'applications à la
cartographie des sols par télédétection (Escadafal
et Pouget, 1989).
Les surfaces de sols ayant fait l'objet de ces
mesures représentent des milieux à des états de
dégradation variés. En nous référant à la