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Dans l'application aux données TM un indice
simplifié est proposé qui ne vise pas à obtenir une
donnée angulaire comme la teinte, mais une valeur
exprimant la forme de la courbe de réflectance
(éq.5). Cette simplification ne pose de problèmes
qu'aux valeurs extrêmes qui ne se rencontrent pas
dans la nature.
IF„
2.7M3-7M2-7M1
7M2-7M1
(éq.5)
Figure 5. Indice de teinte et indice de coloration
calculés pour les différentes combinaisons sol-
végétation testées (voir tableaux 1 et 2)
L'indice de forme discrimine les sols de manière
comparable à l'indice de coloration (Fig. 5). De fait,
les trois courbes de sols sélectionnées expriment
bien la caractéristique générale des sols de la région
(Fig.2), à savoir que la forme varie à peu près en
même temps que la pente de leur courbes de
réflectance. En d'autres termes, pour une pente
donnée, il n’y pas de variation de teinte notable
contrairement à ce qui peut être observé ailleurs
(sols jaunes à rouges du Brésil ou du Sénégal, par
exemple). Indices de forme et de coloration sont
donc nettement corrélés dans notre cas. A noter que
pour chaque type de sol, l'indice de forme décroît
lorsque la quantité de végétation verte augmente.
L'indice de forme défini ci-dessus pour les canaux
visibles TM, peut être appliqués aux trois canaux
SPOT, il caractérise alors la forme du spectre dans
le domaine visible à proche infrarouge (eq. 6 ).
2.XS3-XS2-XS1
IF ™ S ~XS2-XSl (éq61
La figure 6 montre que la distribution des valeurs
entre cet indice de forme DF(nir) et l'indice de
coloration (visible) est mieux dispersée et traduit
les phénomènes de dégradation de façon globale,
combinant les effets du sol et de la végétation.
Cependant, ce résultat n'est que préliminaire et
devra être vérifié dans d'autres situations pour juger
de sa portée réelle.
Indice de Forme (PIR)
Figure 6. Indice de teinte (proche infrarouge) et
indice de coloration calculés pour les différentes
combinaisons sol-végétation testées
(voir tableaux 1 et 2)
5. CONCLUSION
Dans la région étudiée, la végétation n'est verte et
détectable par le NDVI que pendant de courtes
périodes et sous réserve qu'elle soit suffisamment
couvrante. Lorsque ce n'est pas le cas, les résultats
présentés ici indiquent que ce sont les propriétés
spectrales des sols qui sont prépondérantes dans le
signal. Dans le domaine visible elles peuvent être
modifiées sous l'influence de la dégradation du
milieu. Différents indices ont été proposés pour
suivre ces modifications en s'affranchissant des
variations d'éclairement. Le plus simple est basé sur
le contraste rouge/bleu (Indice de coloration), mais
la prise en compte de la forme du spectre (indice de
forme) ouvre des possibilités intéressantes avec les
capteurs satellitaires comportant au moins trois
bandes. Les futurs instruments de surveillance de
l'environnement (MODIS, MERIS) auront encore
plus de bandes dans ce domaine et permettront de
caractériser la forme des spectres avec une
meilleure précision. Ceci laisse prévoir des
applications aux régions à sols de teintes variées,
que nous n'avons pas rencontrés dans notre zone
d'étude, mais qui existent dans d'autres régions
arides et semi-arides.
Les phénomènes affectant les sols sont moins
rapides que ceux affectant la végétation, et
traduisent donc des tendances à plus long terme.
Les résultats présentés ici à partir d'un modèle assez
grossier nous incitent à poursuivre dans les travaux
en cours pour évaluer les possibilités réelles
qu'offre le suivi des propriétés optiques des sols en
matière de surveillance des environnements arides.
Remerciements
Cette étude a bénéficié du soutien de la CEE dans
le cadre de l'initiative "Avicenne" de la DGXII.