Full text: Mesures physiques et signatures en télédétection

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3. RESULTATS 
3.1. Rugosités détectables 
L'étude s'est déroulée en deux étapes successives liées à deux types de filtrage. Dans un premier temps, un 
filtre passe-bas a été appliqué. Une première série de résultats cohérents ayant été obtenue, un second type de 
filtre, mieux adapté aux bruits spécifiques des données radar (speckle), a été entrepris et certaines analyses 
statistiques ont été réitérées. Ces filtres proposés par le logiciel MAPSAT (Lopes. et al. 1993 ; Desnos. 1993), 
permettent l'utilisation de série temporelle d'images, afin d’évaluer l'importance du speckle, de déterminer les 
zones homogènes et d'appliquer en conséquence un filtrage approprié. 
Trois types de facteurs géométriques, influençant la rétrodiffusion du signal radar et ayant attrait à la rugosité, 
à des échelles spatiales successives ont pu être déterminés. Le premier type est lié à la macromorphologie des 
sites, très accentuée dans cette région : il s'agit de l'inclinaison du versant sur laquelle se situent les parcelles 
de vigne, ainsi que de son orientation par rapport au faisceau radar. A partir d'un MNT, la quantification de 
cette macro-rugosité montre que l'inclinaison des parcelles ne semble pas jouer un rôle primordial sur le signal 
rétrodiffusé ; seules des parcelles très fortement inclinées (pente supérieur à 20 % : en minorité) subissent une 
influence notable. Néanmoins, l'influence de la pente augmente lorsque d'autres paramètres (orientation des 
rangs ou pratique culturale) restent fixes. Il est donc apparu souhaitable pour la suite de l'étude de conserver 
des ensembles statistiques de parcelles cohérentes, c'est-à-dire soit horizontales (inférieur à 5%), soit de pente 
comprise entre 5% et 20%. Le second type de facteurs correspond à la géométrie des rangs de vigne, ceci 
malgré la taille assez basse des ceps (taille en gobelets) et leurs espacements importants. L'influence de 
l'orientation des rangs de vigne par rapport au signal émis est aisément détectable si l’on compare des 
orientations extrêmes de rangs (perpendiculaires ou parallèles au faisceau radar). Pour minimiser les 
perturbations induites par ces facteurs, des parcelles présentant une inclinaison et une direction de rangs 
identiques ont été sélectionnées pour chacun des sous-ensembles statistiques étudiés. Le troisième type 
correspond à la rugosité effective du sol induite en grande partie par les pratiques culturales appliquées au 
vignoble ; c’est cette dernière que nous avons tenté de discerner, en conservant les deux premiers facteurs 
invariants. 
Ces trois facteurs, que constituent l’inclinaison des parcelles, leur rangs de vigne et leur rugosité du sol, 
influencent fortement la rétrodiffusion du signal radar. Toutefois, si le relief et l'implantation des pieds de 
vigne sont des facteurs constants, il n'en est pas de même pour la rugosité de surface qui varie en fonction des 
travaux culturaux, de la végétation, etc. Les premières analyses se sont basées sur la connaissance des 
pratiques culturales, de manière à évaluer si leur discrimination est envisageable à partir d'une série temporelle 
de données radar. 
3.2. Détection de la rugosité du sol 
Deux des images ERS1, acquises le 23 avril 1992 et le 08 avril 1993 sont d’un intérêt tout particulier pour 
évaluer l’influence des pratiques culturales sur la réponse radar. En effet, la période de labour, dans cette 
région viticole, correspond généralement à la seconde quinzaine d'avril, même si des travaux complémentaires 
peuvent être réalisés au mois de juin ou en hiver. Ainsi nous pouvons considérer que si l'image du 23 avril 
1992 a été acquise alors qu'une grande partie des parcelles était retournée, la seconde l'a été à un moment où 
aucun travail n'avait commencé. L'analyse de ces deux images et de leurs différences aboutit à une 
comparaison des données radar après (fig 1-a) et avant (fig 1-b) les labours et les désherbages chimiques 
d'avril. Sur les figures 1-a et 1-b, sont représentées les coefficients de rétrodiffusion (en dB) obtenus pour 
deux sous ensembles de parcelles définis par les pratiques culturales qui leur sont généralement appliquées, 
c'est-à-dire "labour” ou "labour et désherbage". Au 08 avril 1993, avant les travaux de labour, le domaine de 
réponse est compris entre -19,14 dB et -21,75 dB (mis à part deux parcelles de très forte rétrodiffusion) quel 
que soit le type de pratique appliquée et aucune différenciation n’est donc envisageable. Au 23 avril 1992, les 
deux types de culture réagissent différemment, les parcelles labourées dans leur totalité ayant des coefficients 
de rétrodiffusion plus important (-21 dB à -16,9 dB) que les autres (-22,56 dB à -18,37 dB).
	        
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