Nous avons ainsi obtenu à partir de Landsat-TM, une image avec la résolution de AVHRR. Nous avons
alors utilisé une régression linéaire pour rendre l'image simulée radiométriquement comparable à celle de AVHRR.
Cette régression a permis de réduire non seulement les effets de l'atmosphère, de la position du Soleil, mais
également ceux de l'étalonnage absolu, de la différence des angles de visée et de la non-coincidence des bandes
spectrales des deux capteurs. Le tableau 1 présente les résultats de la régression linéaire entre les images AVHRR
simulée et réelle. Comme les coefficients de corrélation sont très élevés, il est donc possible de considérer l'image
simulée comme une image de AVHRR qui n'est pas affectée par la FTM.
Tableau 1: Matrice de corrélation entre l'image NOAA11-AVHRR du 27 Juillet 1994 et celle simulée par l’image
Landsat-TM
Canaux
TM2
TM3
TM4
AVHRR 1
AVHRR2
TM2
1,00
0,95
023
0,80
0,19
TM3
—
1,00
0,31
0,90
0,31
TM4
—
—
1,00
032
0,96
AVHRR 1
—
—
—
1,00
0,56
AVHRR2
—
—
—
—
1,00
22. Estimation de la FTM du capteur NOAA11-AVHRR
Nous avons déterminé les spectres de fréquences spatiales des images
simulée et réelle à l'aide de leur transformées de Fourrier. Comme les
deux images initiales étaient comparables, les différences des deux
spectres sont dues essentiellement aux effets de la FTM du capteur
AVHRR. Étant donné que l'image du spectre est symétrique, nous
n'avons considéré qu'une moitié. Pour déterminer la FTM du capteur
AVHRR, il suffit donc simplement de déterminer le rapport des deux
spectres. Pour cela nous avons utilisé la méthode proposée par
Schowengerdt et al. (1985) qui consiste à diviser la demi-image du
spectre en 6 secteurs comme cela est indiqué sur la figure 3. Pour chacun
d'eux nous avons déterminé le rapport des deux spectres en fonction de
la fréquence spatiale. Nous avons ensuite déterminé la valeur moyenne
des rapports des spectres pour les 6 secteurs. Les données obtenues ont
alors été ajustées à une courbe continue normalisée par rapport à son
niveau maximum atteint pour une fréquence spatiale théoriquement nulle.
La normalisation est nécessaire pour éliminer les effets résiduels de
l'ajustement radiométrique entre les deux images (Figure 4). La courbe
obtenue représente la FTM du capteur AVHRR.
4 - RÉSULTATS ET DISCUSSIONS
4.1. Le couple d'images NOAA-LANDSAT de Juillet 1992
Comparaison visuelle : La comparaison visuelle de l'image brute de NOAA-AVHRR avec l'image simulée à
partir des données de Landsat TM montre que le contraste global et la tonalité générale de l'image sont respectés,
par contre, l'image réelle apparaît floue comparativement à l'image simulée (Figures 5A et 5B). Par conséquent, il
paraît évident que le contenu des pixels de NO AA ne peut pas être comparé à celui des pixels simulés. Cela
montre que les analyses qui s'appuient sur la décomposition de l’information contenue dans les pixels de NOAA,
sans correction de la FTM, peuvent conduire à des interprétations erronées.
FTM du capteur NOAA11-AVHRR : La figure 6A représente la FTM du canal 1 de AVHRR estimée à partir
des données du canal TM3. Elle montre que la FTM de AVHRR ne peut pas être négligée puisqu'elle atteint 0,5
à la fréquence de Nyquist (fréquence spatiale - 0,5). La variation de la FTM en fonction de la fréquence spatiale
est régulière et peut être approchée par un polynôme de troisième degré. Les courbes moyennes qui ont été
déterminées à partir des canaux TM2 et TM3 sont parfaitement superposables à cause de la forte corrélation qui
fx
Figure 3 : Méthode de découpage de
l'image du spectre pour estimer la
FTM