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séparant deux plans foliaires consécutifs. Le même raisonnement doit être appliqué à la fonction de diffusion,
mais les coefficients de pondération associés à chaque plan foliaire sont, à priori, différents de ceux de la
fluorescence. En effet, la fluorescence est une émission lambertienne, alors que la diffusion présente une
importante composante de réflexion spéculaire. La fraction d'énergie renvoyée dans le détecteur varie donc
différemment en fonction de l'angle d'inclinaison des feuilles, suivant que l’on enregistre la fluorescence ou la
diffusion. Pour tenir compte de cette hétérogénéité du feuillage, nous avons développé une méthode de
déconvolution spécifique. Cette méthode nous permet d'estimer la durée de vie moyenne de fluorescence d'un
couvert, même quand la structure complexe de celui-ci ne permet pas à une impulsion laser d'isoler une feuille
unique.
3 - DESCRIPTION DE L’INSTRUMENT
set of filter:
Wide band red filter
Figure 1 : Principe de fonctionnement du LIDAR picoseconde du LURE pour la mesure de la durée de vie de
fluorescence des couverts végétaux.
La figure 1 montre le principe de fonctionnement du prototype LIDAR (LIght Détection And Ranging) construit
au Laboratoire d'Utilisation du Rayonnement Electromagnétique. Une impulsion millijoule, produite par un laser
YAG mode-locked, triplé en fréquence à la longueur d'onde de 355 nm (Quanta Systems, Milano, Italie), est
envoyé sur le couvert végétal. La durée de cette impulsion est inférieure à 100 ps. Un télescope, constitué d'une
lentille divergente et d'une lentille convergente, permet de régler la divergence du faisceau d’excitation, donc le
diamètre de la surface du couvert soumise à l’excitation. Ceci permet d'abaisser l'intensité surfacique d'excitation
en dessous du seuil où des phénomènes de photo-annihilation apparaissent dans les unités photosynthétiques
(Campillo et al. 1976). Ces phénomènes sont provoqués par la rencontre, au sein d'une même unité
photosynthétique, de deux états excités singulet de la chlorophylle et entraînent une diminution sensible du
rendement quantique de fluorescence et de sa durée de vie quand l'intensité d'excitation dépasse ÎO^-IO^
photons/cm^ pour une impulsion. Dans les conditions d'utilisation de notre prototype LIDAR, à une distance
d'opération de 15 m, le diamètre de la cible est d'environ 6 cm. Ainsi une impulsion d'un millijoule nous donne
une intensité surfacique de l'ordre de 6 10^ photons/cm^ et nous place à la limite du seuil de photo
annihilation.
La fluorescence émise par le couvert à la suite de l'excitation laser, ainsi que la diffusion élastique
sont collectées par une lentille de Fresnel. Ce type de lentille offre plusieurs avantages: un faible prix de revient
associé à un grand diamètre (0.4 m) et une ouverture numérique égale à un. L'image formée est reprise par un
système optique de grandissement un. Le faible rapport de grandissement total permet de focaliser la majeure
partie de l'énergie collectée sur une petite partie de la cathode du photomultiplicateur, et d'obtenir ainsi un temps
de réponse rapide avec un photomultiplicateur à dynodes conventionnelles et à champ magnétique croisé
(Sylvania modèle 502). L'axe du faisceau laser et celui du système optique de mesure sont confondus. De cette
façon, la partie du couvert excitée par le laser et celle vue par le photomultiplicateur restent constamment en