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ORIGINE DEL SISTEMA PLANETARIO ELIOCENTRICO
« ce n’était pas d’une rotation qu’il s’agissait: il fallait que
« le mouvement attribué à la terre à cette intention fût un
« mouvement de translation sur la circonférence d’un cercle,
« et que, pour les habitants de la terre, mise ainsi en mou-
« veinent, l’anomalie solaire apparente fût l’effet d’une paral-
« laxe, non pas diurne , mais annuelle , et dépendant du rayon
« d’une orbite qu’ on supposait parcourue par la terre en un
« an. Cette hypothèse accessoire pouvait s’ adapter, soit à
« l’hypothèse principale d’Héraclide, qui donnait à la Terre
« une rotation diurne, soit aux hypothèses qui, pour expliquer
« la succession des jours et des nuits, donnaient au ciel entier
« un mouvement diurne autour de la terre immobile. Avec
« ou sans rotation diurne, la terre pouvait être supposée
« accomplir, sur la circonférence d’une petite orbite tracée
« autour du centre du monde, une révolution annuelle, avec
« une vitesse uniforme d’orient en occident, tandis que le
« soleil accomplissait, d’occident en orient, sa révolution
« annuelle uniforme autour de ce même centre dans une
« grande orbite enveloppant celle de la terre. Dans cette
« hypothèse, qui est la seule à la quelle puissent s’appliquer
« les expressions employées dans la phrase d’Héraclide, que
« devait-il arriver? Pendant que la révolution annuelle, cir-
« culaire et uniforme du soleil, d’occident en orient, produisait
« le phénomène du mouvement moyen de cet astre, la révolution
« annuelle, circulaire et uniforme de la terre autour de sa
« petite orbite, concentrique h celle du soleil, devait produire,
« pour les habitants de la terre, le phénomène de la variation
« de vitesse de ce même astre; car, par un effet de parallaxe
« facile à concevoir, cette révolution de la terre devait pro-
« duire, pour ses habitants, pendant une demi-révolution une
« accélération apparente du mouvement du soleil d’occident en
« orient, et pendant 1’ autre demi-révolution un ralentissement
« apparent de ce même mouvement, supposé uniforme. Ainsi,
« pourvu que le rapport entre les rayons des orbites conceu-
« triques du soleil et de la terre fût convenablement établi,
« et que les époques des passages de la terre au périhélie et
« à 1’ aphélie de sa petite orbite fussent placées aux saisons
« convenables, cette hypothèse pouvait fournir une représen-
« tation passable des phénomènes particuliers qu’ elle était
« destinée à expliquer isolément; c’est-à-dire que, suivant
« 1’ expression d’Héraclide, l’anomalie du soleil était sauvée