14. Ans „Imposture astronomique grossière du Chevalier
D’Angos,
devoillée par J. F. Encke à Gotha“.
[v. Zacli, Correspondance astronomique, Vol. IV, Heft 5, S. 456—463. Mai 1820.]
La comète, dont il est question, est celle de l’an 1784, qui depuis long-tems a
parue suspecte, et de laquelle il a déjà été parlé d’une manière non moins équivoque
dans le II vol. pag. 78 de cette Correspondance. Une lettre de M. Olbers a donné
lieu à des nouvelles recherches, voici ce qu’il a écrit à ce sujet; nous rapportons ses
propres paroles:
„Je voudrais bien vous inviter à l’examen d’une comète douteuse,
dont le résultat serait, ou la connaissance de l’orbite inconnue d’une
comète très-remarquable, ou la découverte d’une imposture des plus
effrontées. Pour bien juger cette affaire, il sera nécessaire de prendre
en considération toutes les circonstances, qui ont accompagnées la décou
verte, et les observations de cet astre, à cet effet je commencerai paï
en exposer toutes les particularités.
La comète, que je dénonce ici, est la seconde de l’an 1784. Le 14
mai de cette année M. Messiee reçut une lettre de Malte datée du
15 avril, dans laquelle le chevalier D’Angos lui annonçait, que le
11 avril, il avait découvert dans la constellation du Renard, une très-
petite comète sans queue. Qu’au commencement il l’avait prise pour
une nébuleuse, mais qu’il en avait fort bien fixé la position. Le 13,
il s’était assuré que c’était une comète, mais il n’a pu l’observer, non
plus que le 14 à cause des nuages. Mais le 15, il l’a très-bien observée,
elle lui avait parue ce jour plus lumineuse, peut-être à cause d’un ciel
plus serein. Il donne ces deux observations de la manière suivante:
Avril 11 à 2 k 31' m. t. vr. as. dr. 315° 18' décl. b. 22° 21',
Avril 15 à 3 h 18' m. t. vr. as. dr. 307° 55' décl. b. 15° 28'.
Voilà tout ce que le chevalier D’Angos rapporte dans sa lettre
à M. Messiee; il n’a plus reçu d’autres observations de lui, mais quelque
tems après le chevalier lui envoya les élémens de l’orbite de cette
comète, qu’il avait calculés, d’où l’on pouvait présumer qu’il l’avait
observé assez long-tems, pour avoir pu entreprendre ce calcul. Messiee
avait cherché cette comète inutilement.