CONFRONTATION DE LA LOI DE NEWTON AVEC LES OBSERVATIONS. 5/| I
le premier de ces nombres étant supposé donné, les autres s’en déduisent en le
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multipliant par ^ et comme si la loi de l’attraction avait pour expo
sant 2000000 iG12 au lieu de 2. Les masses de Mercure, Vénus et Mars sont
légèrement modifiées; celle de la Terre répond à la parallaxe 8", 790; l’excès de
la valeur de siiu'^> pour Vénus, est réduit à + o",25; mais, en supposant
bien connue la vitesse de la lumière, la constante de l’aberration se trouve
portée à 20", 511.
La supposition d’un exposantde la loi de Newton, égal à deux entiers plus seize
unités du huitième ordre, est-elle vraisemblable? Les astronomes et les géo
mètres l’admettraient avec une certaine répugnance. Au reste, M. Newcomb ne
paraît pas être convaincu de la réalité de cette augmentation ; il semble l’avoir
adoptée, en l’absence de toute hypothèse vraisemblable, comme un procédé
d’interpolation, en attendant mieux.
Les théories les plus récentes de la Physique donnent lieu de croire que les
attractions des corps célestes ne peuvent se transmettre à distance que par l’in
termédiaire d’un milieu, sans doute l’éther. Mais on ne connaît rien encore sur ce
mode de transmission. 11 paraît probableque le même milieu sert devéhicule àdes
actions électriques ou électromagnétiques. Pour les comètes, l’influence d’une
action électrique du Soleil a été admise par plusieurs astronomes, notamment
Olbers et Bessel. La relation entre les phénomènes magnétiques à la surface de
la Terre et les taches solaires tend à nous confirmer dans cette voie. C’est ainsi
qu’on se trouve amené à considérer, au lieu de la loi de Newton, des lois d’Élec-
trodynamique, telles que celles de Weber; nous avons examiné quelques-unes
de ces lois dans le Chapitre précédent, et nous avons cherché à faire disparaître
l’excès de mouvement du périhélie de Mercure (38" ou en déterminant
convenablement la constante qui figure dans les termes correctifs que ces for
mules apportent à la loi de Newton. Mais nous sommes loin de prétendre à l’exis
tence de ces lois, d’autant plus qu’elles n’expliqueraient pas tous les petits
désaccords.
La loi de Newton représente, en somme, avec une très grande précision, les
mouvements de translation de tous les corps célestes. Si l’on se reporte à ce
que nous avons dit à la fin du Tome III, on peut être émerveillé de voir que les
inégalités, si nombreuses, si compliquées, et quelques-unes si considérables,
du mouvement de la Lune, soient représentées comme elles le sont par la
théorie. Sans doute, il reste quelque chose : dans un intervalle de deux siècles
et demi environ, la Lune s’écarte peu à peu de la position calculée, jusqu’à un
maximum de i5", de manière que, durant ce long intervalle, le bord éclairé de
la Lune passera un peu plus tôt ou un peu plus tard devant les fils d’araignée
de la lunette méridienne, sans que l’avance ou le retard dépasse une seconde de
temps.