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goniomètres panoramiques associés à un mécanisme matérialisant une solution géométrique
spatiale du problème de la restitution.
L’étude critique de cette solution conduisit, dès 1921, à abandonner ce projet et à
adopter le principe de la matérialisation de constructions géométriques planes, intégralement
conservées dans le type B, quoique cette dernière solution puisse sembler au premier
abord plus compliquée que la première. Dans la solution spatiale, en effet, on maté
rialise le triangle constitué par les deux points de vue et le point restitué; dans la
solution du stéréotopographe, on matérialise deux triangles, projections du précédent
sur deux plans perpendiculaires, et les solutions graphiques de la relation tg i = tg ï cos a.
Mais :
o) dans la matérialisation plane, adoptée dans le stéréotopographe, la projection de chaque
point de vue est définie par l'axe d'un cylindre rectifié, dont la stabilité de position
est de l’ordre du micron; la projection du point restitué est définie par l’axe d un
roulement à billes sélectionné dont la stabilité est du même ordre.
Dans la matérialisation spatiale, chaque point de vue et chaque point restitué sont
définis par l’intersection de deux axes rectangulaires dont il est difficile d assurer et de
maintenir la rencontre avec la même précision. De plus, il est non moins difficile d assu
jettir l’axe de la tige qui matérialise les rayons perspectifs à rencontrer rigoureusement
les quatre axes qui matérialisent ces deux points. Il s’en suit que chaque point de vue
et le point restitué sont très difficilement définis avec une précision égale à celle obtenue
dans le cas de la matérialisation plane.
b) Dans la matérialisation plane, les projections des rayons perspectifs sont définies par
la trajectoire de l’axe du roulement à billes qui se déplace sur la face dressée plane
d’une règle en acier inoxydable. La précision de planéité de cette règle est de l’ordre
du micron. Sa face de guidage est verticale; elle reste donc plane malgré les flexions
dues à la gravité. L’utilisation d’acier inoxydable et du roulement permet de travailler
« à sec », c’est-à-dire sans interposition d’une couche d'huile qui, agglomérant les
crasses, n’est jamais d’épaisseur régulière; la planéité du guidage est donc conservée.
Enfin le grand moment d’inertie de ces règles (dû à leur largeur) et le faible effort
résistant qu’elles ont à vaincre dans leur pivotement (couple de quelques grammes-
centimètre) rend négligeable leur flexion due à l’effort moteur.
Dans la matérialisation spatiale, les tiges cylindriques subissent des flexions de gravité
qui nuisent à la rectitude du rayon perspectif matérialisé. De plus, ces flexions sont variables
en grandeur et direction, par suite de la variation de la position relative des points sur
lesquels elles reposent (point de vue et point restitué). Enfin leur diamètre pouvant diffici
lement atteindre la largeur des règles planes, leur moment d'inertie dans le sens du couple
résistant à vaincre est moindre que celui de ces dernières.
La perfection de rectitude des rayons perspectifs est donc plus difficile à réaliser que
dans le cas de la solution plane.
c) Dans les deux systèmes, on est conduit à dédoubler l’articulation matérialisant le point
restitué, la pièce qui porte ces articulations doit donc se déplacer parallèlement à
elle-même. Un défaut de translation entraîne une erreur dans la position relative de
chacune des articulations dédoublées par rapport au point de vue correspondant.
Dans la matérialisation plane adoptée dans le stéréotopographe, la distance mutuelle
des articulations dédoublées et leur distance aux surfaces de guidage des chariots est
inférieure à l’empattement de ceux-ci; il s’ensuit que les défauts de position de ces arti
culations par rapport aux pivots matérialisant les projections des points de vue sont au
plus égaux aux erreurs de rectitude des guides.
Dans la matérialisation spatiale, la distance mutuelle des articulations dédoublées et
leur distance aux surfaces guides des chariots est presque obligatoirement supérieure à