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REMARQUES 
SUR LA 
RESTITUTION DES RADIOGRAPHIES 
Une photographie est une perspective de la surface d’un objet. Sur deux photographies 
différentes du même objet, on distingue des « points », des « lignes », des « zones » lioino- 
lo gués qui sont des images d’un même point, d une même ligne, d une même zone de 
cet objet. La restitution de deux photographies prises dans des conditions connues permet 
de déterminer, par l’intersection des couples de rayons homologues, la forme de la surface 
de l'objet et de situer par rapport à celle-ci la position des objets extérieurs figurant sur 
les deux photographies. 
I ne radiographie est une ombre portée de l'objet radiographié. Cette ombre est modulée 
et son intensité en un point donné est fonction à la fois de l’épaisseur de la substance et 
de son opacité globale aux rayons X suivant la trajectoire du rayon qui a fourni le point. 
Les différences d'intensité des divers points de l'ombre enregistrée fournissent une 
impression visuelle qui est telle que cette ombre s’apparente à l image photographique 
d'une surface. 
Sur deux radiographies du même objet, obtenues en déplaçant le centre d’émission 
des rayons X, on perçoit des zones, des lignes et des points que l’œil juge homologues; 
mais comme ces éléments ne correspondent qu'exceptionnellement à un même élément de 
la surface de 1 objet, nous les dirons « pseudo-homologues ». L’examen stéréoscopique de 
ees deux radiographies donne l'impression d’une surface en relief, image de la surface 
« restituée » qui serait fournie par l’intersection de l’ensemble des couples de rayons pseudo- 
hoinologues. Cette surface, observée stéréoscopiquement ou restituée par un procédé quel 
conque, graphique ou mécanique, peut différer notablement de la surface propre de l’objet. 
C’est une fonction complexe de ladite surface de l’objet à l'intérieur de ce volume, de 
la dureté des rayons X utilisés et de position des centres d’émission de ceux-ci. 
I n cas où des éléments des deux radiographes sont réellement homologues, c’est-à-dire 
correspondent à un même élément superficiel de l’objet, est celui du contour d’un corps 
très opaque aux rayons X, limité par des arêtes vives, telles qu'une même arête forme limite 
de contour apparent dans les deux projections. 
I n autre cas, dérivant d’ailleurs du précédent, est celui où la surface du corps est 
enveloppée par un réseau de fils fins opaques plaqué sur celle-ci. 
Pour justifier la considération théorique que deux radiographies définissent une surface 
qui n est pas la surface réelle de l'objet, une expérience a été réalisée au service de photo- 
grammétrie de l'Institut Géographique National, avec la collaboration du docteur Pizon, 
radiologue, par M. l’Ingénieur en chef géographe Janicot, chef du service, et par moi-même. 
Un bassin osseux sec, provenant des collections du Musée de l'Homme, a été radio 
graphié de deux points de vue différents par M. le Docteur Pizon (base : 34 cm; distance 
principale : 200 cm). 
Ces deux radiographies ont été réduites photographiquement à l'I.G.N. en utilisant 
les deux chambres devant servir à la restitution (/ ; 128 mm), le point nodal objet de 
chaque chambre occupant, par rapport à la radiographie correspondante, la même position 
que le foyer du tube ayant servi à la prendre, ceci de façon à conserver l’identité perspective 
géométrique du faisceau de rayons lumineux et du faisceau de rayons X.