Deuxième séance
153
sur le notariat. Mais un pays partant d'un cadastre primitif ne doit pas
se contenter de le conserver, il se doit de l'améliorer et au besoin de le
renouveler intégralement sur des bases et suivant des méthodes rigoureu
sement scientifiques. Cette réfection intéresse le pays tout entier et dans
certaines régions pour lesquelles les plans sont nettement erronés et incom
plets, elle revêt un caractère de première urgence. Les procédés habituels
de la topographie et de l’arpentage ne permettent pas de résoudre, avec le
personnel actuel, un aussi vaste programme dans un délai suffisamment
court. C’est en effet un siècle environ qu'il faudrait compter pour; cette
réfection.
L’administration du cadastre, soucieuse de perfectionner la technique
des méthodes et d’améliorer par le fait le rendement au point de vue fiscal,
décida sur la proposition de MM. Verhuist et Onckelet, respectivement
Inspecteur général et Directeur du Cadastre, de procéder à un essai d’éta
blissement complet du plan cadastral par l’aérophotograminétrie sur le
territoire d’Ostende.
Le procédé de redressement des clichés par projection optique au moyen
de points de redressement connus en coordonnées ne peut être pris en con
sidération pour les plans cadastraux à l’échelle du 1/1.000 ou du 1/2.500,
bien que cette méthode particulièrement économique paraisse indiquée
dans les régions de plaines. Etant donné le but poursuivi et les échelles
imposées on s’expose vers les bords des clichés à des déplacements appa
rents de bâtiments; il en résulte des écarts inadmissibles par le fait qu’on
identifie le toit des édifices et qu’on interprète leur base.
La solution du cadastre est à rechercher dans l’application de la resti
tution binoculaire qui fournit à l’opérateur un modelé stéréoscopique réel
pouvant être exploité intégralement et donnant toute garantie de précision
et d'identification.
Si on examine les conditions d’exploitation par les géomètres des resti
tutions photogrammétriques, on rfy relève que des avantages marquants
en faveur de la méthode aérophotogrammétrique.
On ne peut en effet trouver un meilleur observatoire que dans l’avion
survolant la région à lever. Les photographies se recouvrant longitudi
nalement de 60 % et latéralement de 20 %, si sur l’une des photographies
il apparaît un angle mort, il n'existe plus sur la photographie voisine.
Les erreurs dans le report des plans sont éliminées par la photogram-
inétrie et les erreurs dans l’interprétation d’un croquis insuffisant ne
peuvent se présenter, la photographie constituant le croquis rêvé pour le
géomètre. Grâce à l’observation stéréoscopique des clichés d'avion, d’autre
part, l’on a devant soi la maquette vivante du terrain, donnant la meilleure
représentation de ses formes diverses et multiples.